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Pomme de terre Valoriser les co-produits en alimentation animale

L'industrie de la pomme de terre fournit une grande variété de co-produits dont la valeur nutritive permet de les valoriser en alimentation animale. Le point avec Virginie Decruyenaere du CRA-W (centre wallon de recherche agronomique).

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Il existe 2 grands types de co-produits issus de la pomme de terre : les co-produits provenant du marché du frais et ceux provenant de l’industrie agro-alimentaire. Sur le marché du frais, les tubercules exclus lors du triage sont orientés vers l’alimentation animale, ils représentent 10% de la production de ce secteur. L’industrie de transformation de la pomme de terre fournit 4 types de co-produits : des déchets crus ou screenings, des épluchures vapeur, des déchets de purée et des produits pré-cuits déclassés, riches en matière grasse. Ces derniers sont disponibles en quantité restreinte. De façon saisonnière, la féculerie fournit des pulpes de pommes de terre.

Co-produits Stockage Durée de conservation
Ecarts de triage Vrac - Sol bétonné

Silo bâché

2 à 3 mois (hiver)
3 à 4 semaines (printemps)

12 mois

Résidus crus Silo bâché 12 mois
Epluchures vapeur Citerne ou cuve

Couverture organique

4 à 5 semaines

12 mois

Purée solide Silo bâché 12 mois
Pulpe surpressée Silo bâché 4 à 6 mois

« Les modes de conservation varient en fonction du type de co-produits. »

explique Virginie Decruyenaere. Pour stocker des tubercules en vrac pendant l’hiver, il suffit de disposer une couverture de paille pour les isoler du gel. La durée de conservation au printemps est réduite à cause de la germination. « Les écarts de triage peuvent aussi être hachés et ensilés, seuls ou alternance, par couche de 20 à 30 cm, avec des pulpes de betteraves surpressées ou de l’herbe préfanée. Si les tubercules sont ensilés seuls, des quantités importantes de jus peuvent s’écouler et il vaut mieux si l’on dispose d’une mélangeuse distributrice alors y incorporer de la paille – environ 10% en volume. » Les épluchures à la vapeur sont corrosives, il faut donc être vigilant quant au choix du stockage. Les épluchures peuvent aussi servir de couverture biologique pour un ensilage maïs. « Dans ce cas, dès le silo réalisé, les épluchures vapeur seront projetées à l’aide d’une lance sur la surface à couvrir. On préconise généralement une épaisseur de 30 à 40 cm pour une conservation optimale de l’ensilage. »

Les écarts de triage et les déchets crus sont des aliments de type énergétique, à faible valeur protéique. « Il s'agit d'une excellente source d'énergie pour les animaux à l'engraissement. » Les pulpes sont moins riches en amidon mais ont des teneurs en fibres élevées : « Compte-tenu de sa teneur en cellulose plus élevée, il s'agit d'un aliment plus sécurisant pour le ruminant. » Le concentré protéique, issu du processus de fabrication de la fécule, contient 85% de protéines. « Son potentiel d'utilisation en remplacement de tout ou d'une partie du tourteau de soja dans les rations n'est pas à négliger. » L'amidon de pomme de terre, peu utilisé en alimentation animale, tourve sa place dans la ration des porcins. Les épluchures à la vapeur ont une teneur en protéines relativement élevé mais contiennent peu d'amidon. « Il s'agit d'un aliment semi-liquide bien valorisé par le bétail laitier ou viandeux, les porcs à l'engrais.» La purée solide est très énergétique et digestible, elle convient bien à l'alimentation des porcs. Les co-produits précuits - frites ou chips - sont très riches en matières grasses, jusqu'à 37,5%. « Leur incorporation dans les rations sera donc limitée. »

Pour retrouver le détail de la composition chimique et de la valeur nutritive des co-produits de la pomme de terre, cliquer ICI.

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