Login

Sylvain Caumon, éleveur allaitant Foin et méteil : une finition à 450 kg

En Gaec avec son père, Sylvain Caumon gère une exploitation allaitante de 45 vaches limousines pour un cheptel moyen de 120 à 130 bêtes. Situé dans une zone traditionnellement intensive du Massif Central, la Châtaigneraie, le parti du Gaec a été de miser sur l’extensification et une conduite la plus respectueuse possible de l’écosystème local.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Gaec Caumon de Martory, 15 600 Leynhac
Elevage agréé en agriculture biologique
45 vaches limousines en effectif constant pour un cheptel de 120 têtes
45 ha de SAU sur l’exploitation, et 30 ha d’estive située au nord du département du Cantal (prairie naturelle)
Chargement 1,3 UGB/ha

Depuis 6 ans en agriculture biologique, le Gaec n’en compte pas moins de très bons résultats aussi bien technico-économiques que de performances d’élevage. Pour y parvenir, la génétique a toujours été la pierre angulaire de l’exploitation. En 1979, Jean-Marc Caumon est le premier éleveur cantalien à importer et adopter la Limousine dans le département. Il entreprend un travail rigoureux de sélection qui se poursuit encore aujourd’hui. « Je pense que, sur notre élevage, 80% de nos performances sont directement imputables à la qualité de la génétique de nos animaux », témoigne Sylvain.

Alimentation exclusive de foin et de méteil

Avec une alimentation exclusive de foin et de méteil (8kg/jour), l’éleveur conduit des vaches de réforme limousines à 450 kg de poids carcasse, toutes classées U à l’abattage, de U- à U+. « Si nous n’étions pas en agriculture biologique, ce poids carcasse serait certainement bien plus élevé. Mais nous avons un minimum de charges et d’intrants. La marge brute de l’atelier viande est de 610 €/UGB. »
L’alimentation de l’ensemble du cheptel de 120 bêtes est assurée par les prairies (pâtures et stocks fourragers) : 37 ha sur place et 30 ha d’estive. A cela s’ajoutent 8 ha de méteil, ce mélange céréalier suffisant à l’engraissement de toutes les réformes. « Après avoir essayé plusieurs formules, nous cultivons aujourd’hui blé, avoine, orge et seigle. Nous avons éliminé le pois, trop difficile à maîtriser chez nous, et nous avons remplacé le triticale par du seigle, plus rustique et plus pailleux. Je récolte 40 quintaux de grains en culture biologique et 4 à 5 tonnes de paille. Le mélange est distribué aux animaux sous forme aplati auquel je rajoute du son bio pour l’apport de fibres et de vitamines. »

Conduire toutes les génisses au vêlage

Les animaux commercialisés par le Gaec sont essentiellement des vaches de réformes engraissées, ou des génisses d’élevages vendues pour la reproduction. A cela s’ajoute entre 20 et 30 broutards. Mais aucune génisse ne quitte l’exploitation avant d’avoir vêlé une fois. « C’est la base de notre méthode de sélection », développe Sylvain. « Je trouve beaucoup plus intéressant de conduire toutes les génisses au vêlage. C’est le moyen pour moi d’effectuer un tri plus juste des animaux. Notre stratégie d’amélioration génétique a toujours été de remplacer rapidement les générations. Notre taux de renouvellement est supérieur à 30% », explique l’éleveur.

La monte naturelle est un choix stratégique

Au Gaec Caumon de Martory, sélection génétique et reproduction rime avec monte naturelle. « La monte naturelle est un choix stratégique vis à vis de l’amélioration génétique de l’effectif. Je pense qu’elle favorise l’homogénéité du troupeau. Nous avons choisi la monte naturelle pour travailler avec des mères souches et je pense que nous avons dans les lignées des caractères qui s’inscrivent vraiment. »
Les taureaux pour la reproduction sont tous achetés dans des élevages extérieurs du Gaec et les associés n’hésitent pas à mettre 3 000 € sur un reproducteur. L’élevage a toujours travaillé sur le gabarit et le développement, les qualités maternelles mais aussi le caractère. « Notre orientation reste et demeure mixte élevage. »
« Une fois le taureau choisi, nous ne pratiquons pas d’accouplement raisonné. Nous préférons sélectionner sur les descendants. Et au bout de deux saisons, nous évaluons facilement les qualités d’un taureau. Cette méthode de travail a permis de révéler certains reproducteurs, tel que Ulex, un taureau exceptionnel qui a fait la renommée du Gaec de Martory».

« Le choix de travailler en monte naturelle répond aussi à une facilité de travail sans commune mesure », estime Sylvain. « Chez nous, la reproduction ne nécessite pas de surveillance particulière. Nous mettons les femelles à la reproduction en décembre-janvier, en stabulation libre. »
Par ailleurs, le Gaec réalise quelques inséminations pour que le troupeau soit connecté. Jean-Marc et Sylvain choisissent chaque année un taureau d’IA et toujours sur des qualités de développement, bassin, ossature, développement squelettique. « Garder et développer du gabarit est beaucoup long et beaucoup plus coûteux que de ramener de la viande. Nous n’avons jamais inséminé avec des taureaux orientation viande. »

A Lire aussi (cliquer sur le titre concerné pour lire le témoignage de Sylvain Caumon)

Conduite d'élevage - Vêlage d’automne en système limousin extensif

Sylvain Caumon, éleveur bio de Limousines - La pratique du faux semis

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement