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Lu dans la presse Vincent Rétif, 1er vice-président de l'Upra Prim'Holstein, représentant des unités de sélection : « Notre projet esquisse la création d'un organisme de sélection »

Avec l'aimable autorisation de l'Anjou Agricole, journal agricole départemental du Maine-et-Loire*, nous reproduisons l'intervention de Vincent Rétif, président de la section prim'holstein de l'Unceia et 1er vice-président de l'Upra Prim'holstein France : « Notre projet esquisse la création d'un organisme de sélection. »

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Vincent Rétif, éleveur à Vivy, président de la Cadéia et de l'Oger, mais surtout 1er vice-président de l'Upra Prim'holstein France et président de la section prim'holstein de l'Unceia (Union nationale des coopératives agricoles d'élevage et d'insémination animale) explique la position des unités de sélection.

• Qu'est ce qui motive les unités de sélection prim'holstein à quitter l'Upra ?

Depuis plusieurs années déjà, le fonctionnement de l'Upra est insatisfaisant. "Parlement" de la race, sur ces quatre missions collectives (tenue du livre généalogique, morphologie, orientation de la race, promotion), l'Upra devrait avoir un rôle fédérateur de ses trois collèges (éleveurs adhérant au service élaboré de l'Upra, organismes conduisant les programmes de sélection, organismes "utilisateurs") amenant à un consensus en respectant les équilibres.

Or le premier collège est de fait prépondérant. L'Upra est trop focalisée sur la prestation de conseil destinée aux 8.500 éleveurs du service élaboré, au détriment des quatre missions collectives qui doivent nous fédérer. On peut, entre autres, s'interroger sur le souci profond de l'Upra de promotionner la génétique prim'holstein française.

• Cette décision est-elle bien irréversible ?

Représentant du deuxième colllège, j'ai été un des derniers à croire qu'on réussirait à faire évoluer l'Upra de l'intérieur. Les préconisations de plusieurs rapports d'audit n'ont pas été mises en application. Les "sommations" ont été faites. Avec le fonctionnement actuel, la rupture est irréversible.

La fin du monopole issu de la loi sur l'élevage nous met dans une situation de concurrence internationale. On ne peut plus supporter un handicap par un fonctionnement non convergeant de l'Upra. Aussi, s'inscrivant dans le projet de loi d'orientation agricole, une réflexion est en cours sous la forme d'un Organisme de sélection.

• Quel est le projet de l'Unceia ?

Dans le cadre du Dispositif génétique français, avec l'ensemble des unités de sélection, la section prim'holstein de l'Unceia est au travail. Le projet, à peaufiner d'ici à la fin de l'année, esquisse la création d'un Organisme de sélection (OS) auquel appartiendraient les entreprises de sélection à savoir les unités de sélection et les contrôles de performances. Avec les unités de sélection et les coopératives de mise en place, les entreprises de sélection créeront et diffuseront la génétique.

Pour l'orientation de la race, nous aurons toujours besoin de travailler avec des éleveurs plus sélectionneurs, ceux de l'actuel premier collège de l'Upra ou des représentants des syndicats départementaux ou régionaux de la race. Mais, comme la génétique est désormais découplée du coût de mise en place en insémination, le pointage morphologique serait découplé du conseil. Le statut coopératif des centres d'insémination reste le garant de la prise en compte du souhait des éleveurs. Il nous faut créer une génétique d'un bon rapport qualité/prix conforme à leurs attentes. À défaut de créer des vaches correspondantes à ce que souhaitent les éleveurs, ils se détourneront de nos schémas de sélection.

• En conséquence qu'adviendrait-il de l'Upra ?

Dans l'Organisme de sélection, les éleveurs du service élaboré (1er collège de l'Upra) seraient invités à participer à l'orientation de la race. Une prestation payante de conseil autre que celle des unités de sélections pourrait toujours leur être proposée. La tenue du livre généalogique est une mission bien remplie par l'Upra aujourd'hui. On peut imaginer qu'elle continue à le tenir en prestation pour l'OS.

En revanche, afin d'être bien placé dans le contexte de compétition mondiale, la politique de promotion de la race doit rester à l'initiative de ceux qui commercent mais certaines missions pourraient être partagées. Je continue d'affirmer qu'on a besoin les uns des autres pour l'orientation et la promotion de la race. La grande majorité des 8.500 éleveurs du service élaboré est proche des unités de sélection. Ils font partie des 125.0000 éleveurs-coopérateurs des unités de sélection prim'holstein qui constituent la base de sélection pour le testage.

Propos recueillis par Stéphane Bréhier, parus dans l'Anjou Agricole du vendredi 13 mai 2005

* : Le Maine-et-Loire abrite le siège de l'Upra Prim'Holstein, à St-Sylvain d'Anjou. C'est aussi le département où est installé Vincent Rétif.

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