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Production laitière Renouvellement et alimentation : deux postes à optimiser

Dans une période de réduction probable des prix de vente du lait, l’efficacité économique passe désormais par une optimisation des charges. Pour cela, connaître son coût de production et imaginer tous les moyens possibles pour le réduire devient indispensable... et ceci sans altérer bien sûr le potentiel de l’exploitation.

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Les études réalisées sur les coûts de production « lait » montrent une grande hétérogénéité entre les producteurs. Sur la dernière campagne, si les éleveurs produisent en moyenne leur lait avec un coût de production de 270 euros pour 1000 litres, ceux du quart supérieur se situent à 230 euros. Pour réduire l’écart, les producteurs peuvent actionner deux leviers principaux : le coût de renouvellement et le coût alimentaire.

Renouveler raisonnablement

Le coût de renouvellement résulte du différentiel entre le prix de vente d’une vache de réforme et le prix d’achat (ou le coût de production) d’une génisse prête à vêler. Sur ce poste, l’écart entre la moyenne et le quart supérieur est de 8 euros pour 1000 litres, ce qui, sur une référence de 250 000 litres représente un manque à gagner d’environ 2000 euros. Viser un taux de renouvellement de 25 % afin « d’amortir » ses vaches sur trois ou mieux, sur quatre lactations, et vendre les génisses en surplus permet de réduire ce coût. Le coût de renouvellement sur trois lactations est en moyenne de 34,10 euros pour 1000 litres alors qu’il tombe à 25,60 euros avec quatre lactations. Bien sûr, cet objectif n’est envisageable qu’en absence de problèmes sanitaires.

Alimentation : être en phase avec son système

Concernant le poste alimentation, qui comprend les fourrages et les concentrés, l’écart est de 9 euros pour 1000 litres entre la moyenne et les meilleurs élevages. C’est au niveau des fourrages que l’on observe la plus grande disparité avec 6 euros. Cela s’explique par des coûts à l’hectare d’herbe ou de maïs qui peuvent varier du simple au double. Il faut donc être vigilant quant aux charges d’intrants et aux frais de récolte et bien avoir à l’esprit que l’herbe est surtout rentable avec un maximum de pâturage… Dès que l’on passe la barre de coupe sur une surface en herbe, l’avantage économique indéniable qu’elle présente par rapport au maïs se réduit considérablement. Il faut aussi conserver ses prairies longtemps en état afin d’amortir les charges de semences sur plusieurs années. Quant au maïs, il est nécessaire de gérer les stocks au mieux sans être trop sécuritaire… La sécurité a un prix qui peut s’avérer néfaste pour la bonne marche économique de l’entreprise.
Du côté des concentrés, on constate également d’importants écarts qui s’expliquent par des systèmes de production et des  objectifs variables selon les éleveurs. Là encore, il convient de gérer l’apport de concentrés en fonction de ce que l’on espère obtenir de ses animaux et ne pas se montrer ni trop « généreux » ni trop « avare ». Tout est affaire d’équilibre, mais l’objectif est bien d’apporter à chaque animal l’aliment qui permet de tirer le meilleur profit de son potentiel de production.

 Réduire les coûts de production du lait, c’est possible puisqu’il existe
encore de gros écarts entre les exploitations.

Les coûts de production du lait
- alimentation (fourrages + concentrés) : 24,5 %
- mécanisation : 17,1 %
- coût de renouvellement :12,2 %
- bâtiments :11,4 %
- main d’œuvre : 7 %

Ces cinq postes représentent pratiquement les deux tiers du coût de production. C’est à ce niveau qu’il faut agir pour réaliser des économies.

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