Michel Couderc, éleveur de veaux sous la mère « Par une bonne gestion du pâturage, je me passe facilement de vermifuge »
Michel et Christine Couderc n’utilisent aucun vermifuge. Résultat : seulement 290 euros par an de frais vétérinaires ! Ceci grâce à la gestion du pâturage. « Un pâturage neuf chaque jour. » Témoignage.
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« Sur mon exploitation, les dépenses vétérinaires s’élèvent en tout et pour tout à 290 € l’année », déclare Michel Couderc. « En dehors d’une visite obligatoire chaque année pour la prophyllaxie, mes animaux ne nécessitent aucune intervention. »
L’éleveur, installé en bio depuis 1979 en Dordogne, produit chaque année une trentaine de veaux sous la mère pour un cheptel de 30 mères allaitantes dont l’intervalle vêlage-vêlage est de 11 mois. Il n’a jamais réalisé aucun traitement antiparasitaire chimique sur son troupeau. En réalité, il ne pratique aucune intervention ni prévention de nature vermifuge, y compris celles autorisées dans le cahier des charges bio. « Je casse le cycle du parasite » « Je pense que le problème des vermifuges et des vaccins est directement lié au chargement à l’hectare. Sur mon exploitation, j’ai un seul bovin à l’hectare », déclare Michel Couderc. « Alors, par une bonne gestion du pâturage, je me passe facilement de vermifuge. » |
Michel et Christine Couderc Polyculture élevage bio depuis 1979 Production de veaux sous la mère label agriculture biologique commercialisés en vente directe entre 5 et 6 mois pour un poids moyen carcasse de 150 kg. SAU de 37 ha assurant l’autonomie de l’alimentation animale (prairies, maïs, orge, pois, avoine). Le bourg, 24 560 Conne de Labarde site perso : |
« Pendant 4 à 5 mois de l’année, les vaches sont en stabulation, je casse le cycle du parasite », explique l’éleveur. « Le reste de l’année, je les fais pâturer mais j’organise et je gère cette fréquentation de manière très rigoureuse. Les mères ne sortent pas plus de 8 heures par jour pour qu’elles piétinent le moins possible. Et dès que le temps est humide, elles ne restent pas plus de 3 heures par jour dans les prés », décrit l’exploitant.
« Mes vaches ont développé leurs défenses immunitaires »
D’autre part, Michel Couderc offre à ses vaches un pâturage neuf tous les jours. « Chez moi, le pâturage est tournant et rationné. Il y a un fil arrière, ce qui stimule la repousse et évite la recontamination de mes parcelles par les excréments. D’une manière générale, j’évite soigneusement tout ce qui peut être d’origine contaminante. Je n’épands plus de fumier frais mais uniquement du fumier composté. »
« Si mes vaches peuvent se passer de traitements antiparasitaire, c’est parce qu’elles ont développé leurs défenses immunitaires », assure Michel Couderc. « Le fait que les veaux têtent le lait de leur mère contribue à développer et garantir le bon fonctionnement du système immunitaire de mes animaux. »
« Traiter les vaches les affaiblit », affirme-t-il. « J’ai eu l’occasion de m’en rendre compte personnellement. J’avais acheté des vaches salers que j’ai conduit de la même manière que les miennes mais elles avaient été traitées contre les parasites étant jeunes. Et finalement, chez moi, elles ont développé des parasites et j’ai du intervenir sur ces vaches-là », témoigne l’éleveur.
Michel Couderc a aujourd'hui abandonné tout ensilage de maïs de la ration. Lorsque les animaux ne peuvent plus pâturer à l'herbe, il leur distribue à la place un enrubanné (essentiellement vesce-avoine et luzerne). Sa part reste toutefois modeste, jamais plus de 20% de la matière sèche de la ration, en complément du foin.
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