"En Chine, pays le plus peuplé au monde, sur 1,3 milliard d'habitants, 900 millions sont des ruraux dont la moitié vivent directement de l'agriculture", indique Ying Dai, déléguée de la Chine auprès de l'Onudi (Organisation des Nations-Unies pour le développement industriel) en France.
"Mais il ne faut pas croire que la Chine peut réaliser très rapidement ce qu'elle a fait avec ses exportations de textile dans le monde entier car sa compétitivité pour les produits agricoles et agroalimentaires est encore très faible. Cette peur est infondée pour le moment", souligne Yves Darricau, directeur adjoint de l'Onudi en France.
Les échanges dans ce secteur entre la Chine et la France restent modestes. En 2003, la Chine a exporté pour 230 millions d'euros alors qu'elle n'importait de France que pour 180 M EUR, soit seulement 1,8% de son total. Les chiffres pour 2004 qui seront publiés dans quelques semaines devraient être plus équilibrés en raison d'un important volume de blé français.
La centaine de produits exposés Porte de Versailles sont à la fois traditionnels (riz, thé, plantes, bonsaïs, crevettes, algues, écrevisses) mais aussi beaucoup plus élaborés comme des légumes déshydratés, des plats cuisinés, des "snacks" pour l'apéritif, et parfois destinés aux populations d'origine chinoise vivant en Europe comme l'étonnant vinaigre d'ananas ou le concombre amer.
"La Chine a une carte à jouer en misant sur des produits de niche comme les riz de qualité supérieure, les thés verts et aromatisés, les tisanes et les produits à allégation santé comme la gelée royale", affirme Jiang Xuezhong, directeur du département de l'agriculture de la riche et très peuplée (72 millions d'habitants) province de Jiangsu (est).
D'ailleurs, la Chine vient de créer un "Label Vert" destiné à certifier la qualité des produits issus de "l'agriculture raisonnée".
Le SIA est également l'occasion pour de nombreux industriels chinois de venir s'équiper de matériels performants comme c'est le cas pour Qi Ming Ce, président de Ji Fa (aliments pour animaux, viande), dans la province de Jilin (nord).
Ji Fa est le premier groupe chinois à avoir importé de France des canards et des oies, ce qui lui permet de fabriquer des produits pharmaceutiques produits à partir du sang de ceux-ci et même un peu de foie gras.
"Mais mon rêve, c'est d'ouvrir une chaîne de restaurants français en Chine", affirme cet amoureux de la gastronomie de l'Hexagone.
Les entreprises françaises auront, elles, l'occasion de démontrer leur savoir-faire lors de la 5ème édition du SIAL (Salon international de l'alimentation) chinois qui aura lieu à Shanghai (sud-est) du 18 au 20 mai 2005. |