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Grippe aviaire Une infection du poulet susceptible de dégénérer en pandémie

La grippe aviaire, qui a fait 33 morts au Vietnam et 12 en Thaïlande depuis son apparition en 2003, est une infection très contagieuse chez les volailles, qui peuvent la transmettre à l'homme lors de contacts intensifs avec les animaux contaminés ou leurs déjections.

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L'Organisation mondiale de la santé (OMS) alerte depuis plusieurs mois sur le risque de pandémie (épidémie mondiale) de grippe, susceptible de faire jusqu'à 100 millions de morts chez l'homme si le virus H5N1 de la grippe aviaire mutait et devenait facilement transmissible entre humains.

L'infection de porcs par ce virus, dont des premiers cas avaient été rendus publics en Chine en août, peut faciliter son adaptation aux mammifères, et favoriser l'émergence d'un virus vraiment dangereux pour l'homme. Les porcs sont considérés comme un intermédiaire idéal, un creuset des mariages à risques entre virus humains et animaux.

Les experts s'attendent à une nouvelle épidémie de ce type

La progression du virus H5N1 dans plusieurs pays d'Asie fait aussi redouter la rencontre, chez un humain, des virus de la grippe aviaire et de la grippe humaine classique, d'où pourrait émerger, après réassortiment génétique ou échange de matériel génétique, un nouveau virus susceptible de déclencher une épidémie planétaire, à l'instar de la grippe espagnole qui fit de 20 à 40 millions de morts en 1918-19.

Deux autres pandémies de grippe, entrainant une très forte mortalité, ont eu lieu en 1957 et en 1968, et les experts s'attendent à une nouvelle épidémie de ce type. Le virus H5N1 est "certainement celui qui sera le plus à même de provoquer la prochaine pandémie", avait averti fin novembre à Bangkok, le coordinateur du programme de l'OMS contre la grippe, Klaus Stoehr.

Mais si le virus n'a pas muté, les choses peuvent s'arrêter là

Après avoir enquêté en septembre sur un "probable" premier cas de transmission humaine du virus en Thaïlande, d'une fillette de 11 ans à sa mère, l'OMS avait annoncé le 29 octobre que le virus n'avait pas muté.

Même s'il n'a pas subi un réaménagement génétique le rendant facilement transmissible d'homme à homme, il aurait toutefois, dans ce cas, été transmis directement de la fillette à sa mère et à sa tante, selon une étude publiée fin janvier dans le New England Journal of Medecine.

L'équipe de scientifiques des autorités sanitaires thaïlandaise et américaine ont pu établir que la mère et la tante n'avaient été en contact avec le virus qu'à l'occasion des soins donnés à la fillette.

Pour les experts, une transmission d'un virus ayant conservé ses caractéristiques purement aviaires pourrait se faire à l'occasion d'un contact rapproché et prolongé. Mais si le virus n'a pas muté, selon Sylvie van der Werf, experte de la grippe à l'Institut Pasteur, les choses peuvent s'arrêter là, sans entrainer une pandémie.

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