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OMC Les discussions agricoles à cinq irritent les autres Etats membres

GENEVE, 29 juil 2004 - Les discussions des cinq grandes puissances agricoles (Australie, Brésil, Etats-Unis, Inde, Union européenne) pour relancer les négociations à l'OMC irritent les autres pays membres, qui se sentent exclus du processus devant conduire à un compromis au plus tard vendredi.

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Les cinq puissances, qui reflètent les divisions Nord-Sud sur l'agriculture, se sont enfermées pendant 12 heures mercredi soir pour tenter de parvenir à un compromis sur la libéralisation du commerce agricole, dans l'optique d'étendre leur accord aux 147 membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). "C'est catastrophique", a déclaré à la presse le négociateur suisse, Luzius Wasescha. Les cinq "se prennent pour les dirigeants de la planète alors qu'ils ne le sont pas, ils ne sont même pas capables de négocier correctement." M. Wasescha a estimé que les autres pays membres de l'OMC étaient "totalement frustrés" par ces discussions. "Le prix se paiera ce soir", a-t-il averti, alors que l'OMC doit remettre aux alentours de minuit une nouvelle version de son texte de compromis.

La Suisse fait partie du groupe des pays importateurs nets agricoles du G10 avec le Japon et la Corée du Sud. Aucun membre de ce groupe ne participe aux débats des cinq, qui ont discuté en compagnie du négociateur de l'OMC pour l'agriculture, l'ambassadeur de Nouvelle-Zélande Tim Groser. Un responsable européen a défendu les négociations à cinq, en expliquant que ces débats seraient "très utiles" pour produire un accord général. "Cela ne suffit pas à dégager un accord, mais tout accord serait impossible sans une convergence des cinq", a remarqué une autre source européenne.

Selon cette source, l'UE s'est réunie jeudi matin avec les pays pauvres du G90 pour les tenir informés du résultat des discussions à cinq. Le Brésil en a fait autant avec les pays émergents du G20, l'Australie avec les grands exportateurs du Groupe de Cairns et l'Inde avec les défenseurs des produits spéciaux du G33.

Une trentaine de pays membres, dont des pays du G20 comme la Chine et le Mexique, ont pris la parole mercredi soir en séance plénière pour se plaindre d'être exclus des travaux. "Ces délégations ont du mal à accepter un texte final dont elles auraient l'impression qu'il ne leur appartient pas", a-t-on remarqué de source proche des discussions.


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