Robert Zoellick a précisé au quotidien britannique qu'il allait adresser dans les prochains jours une lettre aux ministres du Commerce des 148 pays de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Il y suggèrera de parvenir d'ici à la moitié de l'année à un accord sur un cadre de négociations sur le cycle de Doha, avant une réunion ministérielle fin 2004 à Hong Kong.
Selon le représentant américain au Commerce, aucun accord ne peut être envisagé sans un engagement au démantèlement total des subventions agricoles à l'exportation, dans un délai à définir. "Il y a un certain nombre de domaines, mais le plus évident est celui de l'élimination des subventions agricoles à l'exportation, à laquelle nous devons simplement procéder", a-t-il affirmé au Financial Times.
Par cette initiative, le chef négociateur américain entend donner un "signal du fort intérêt des Etats-Unis à faire progresser les discussions de Doha pour ne pas faire de 2004 une année perdue", a-t-il dit. Ces négociations commerciales mondiales sont enlisées depuis l'échec de la réunion ministérielle de Cancun, en septembre. A cette occasion, plusieurs importants pays émergents (Brésil, Inde...), réunis au sein d'un un groupe baptisé G-20, avaient estimé que les Etats-Unis et l'Union européenne n'allaient pas assez loin dans le secteur agricole. Ce désaccord avait été à l'origine de l'échec de la réunion.
Robert Zoellick cherche ainsi également à mettre la pression sur les Européens qui acceptent l'idée d'une réduction progressive des subventions à l'exportation, en vue à terme de leur élimination. L'Union européenne ne veut pour l'instant pas s'engager au-delà de la réforme de sa politique agricole commune (PAC), adoptée l'an dernier. "Nous voulons être sûrs que les gens reconnaissent que non seulement nous ne nous détournons pas des négociations commerciales mondiales, mais qu'elles sont au centre de notre action", a dit M. Zoellick au Financial Times.
Robert Zoellick a ajouté qu'il effectuerait un certain nombre de déplacements au début du mois prochain, pour promouvoir cette nouvelle initiative. Le réprésentant au Commerce a par ailleurs indiqué qu'il proposerait deux autres pistes pour satisfaire les pays émergents et en développement. L'abandon, dans les discussions du cycle de Doha, des points sur l'investissement et la concurrence, déjà défendu par l'UE, est désormais accepté par les Etats-Unis. Le point sur les marchés publics ne serait plus nécessaire à leurs yeux, dit le FT, sans citer directement Robert Zoellick.
Le responsable américain propose aussi que la présidence du Conseil général de l'OMC reste à un pays en développement, lorsque l'Uruguayen Perez del Castillo la cèdera à la fin de ce mois. |