Lot Le foie gras frappé par l'interdiction américaine

Filiale de la coopérative agricole Capel, La Quercynoise est présente depuis 1989 sur le marché américain. Pour décrocher son ticket d'entrée Outre-Atlantique, l'entreprise de Gramat, dans l'extrême-nord du département, a été contrainte de se plier aux exigences draconiennes imposées par les services sanitaires américains à tous les produits alimentaires étrangers.

C'est dire si la fermeture des frontières décrétée par le gouvernement américain a pris ses dirigeants au dépourvu. "Plus que de la colère, c'est l'incompréhension totale", s'est étonné mercredi le directeur commercial de La Quercynoise, Michel Belon. "C'est d'autant plus incompréhensible que les inspecteurs américains venaient de nous renouveler notre agrément après leur visite au mois de janvier dernier", a poursuivi M. Belon. "Cette décision est vraiment injuste. Elle nous pénalise alors que nous étions parfaitement dans les règles".

Même si elle ne réalise que 9% de ses 28 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel à l'exportation, La Quercynoise a fait des Etats-Unis l'un de ses clients de choix.

Chaque année, elle écoule auprès des restaurants d'Outre-Atlantique pour environ un million d'euros de ses foies gras. "C'est un volume important", a expliqué Michel Belon. "En plus, nous avons investi l'an dernier quelque 60.000 euros pour la maintenance de nos ateliers. Est-ce que c'est le président Bush qui va nous les rembourser ?"

"Nous sommes les victimes d'une décision politique", a déploré pour sa part le directeur général de La Quercynoise, Denis Marre. "La qualité sanitaire de nos produits n'est pas en cause", a ajouté le responsable. "Une fois de plus, c'est la politique qui veut contrarier l'économique". L'entreprise La Quercynoise emploie 180 salariés.