Rentabilité des élevages de porc Quels leviers d'action?
Tel était le thème de la première rencontre ITP du Space. Salle comble pour une conférence débat sur un sujet au coeur des préoccupations des éleveurs.
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Malgré l'heure matinale, de nombreux éleveurs ont fait le déplacement pour assister à la conférence débat organisée par l'ITP (Institut technique du porc) sur la question de la rentabilité en élevage porcin.
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Trois intervenants se sont succédés avant le débat présidés par Yves Da Ros pour apporter des éléments d'analyse aux éleveurs et à la filière.
Noëlle Ravalec, du centre d'économie rurale du Finistère, chiffres en main a démontré que chaque crise apportait une augmentation du taux d'endettement qui ne se gomme jamais entièrement. Ainsi, sur le finistère le taux d'endettement des éleveurs spécialisés Porc a progressé régulièrement de 50% dans les années 80 pour atteindre 80% en moyenne en 2003 (Avec même 25% d'éleveurs avec un taux d'endettement supérieur à 100%).
Les leviers d'action qui doivent permettre aux éleveurs sont nombreux et différents. Noëlle Ravalec a mis l'accent sur des certains axes prioritaires. La maitrise de la charge alimentaire doit être la priorité pour les éleveurs qui doivent «travailler sur l'IC (indice de consommation), le prix de l'aliment, quitte à envisager la fabrique ». La charge alimentaire explique pour beaucoup les écarts de coût de revient, jusque un quart des dépenses.
Mais d'autres axes doivent être travaillés conjointement, a encore précisé Noëlle Ravalec. Choix d'investissement, financement, valorisation de la main d'oeuvre, productivité et abaissement des frais fixes doivent faire partie de ces leviers.
Christine Roguet du pôle économie de l'ITP qui intervenait ensuite, fait le même constat. L'analyse de la composition du coût de production chez les éleveurs reste très marquée par la charge alimentaire (59% d'après l'ITP). Et si elle tend à se réduire c'est au profit du coût de Main d'oeuvre (15%) et des charges diverses (11%) constituées de dépenses de santé ou encore de coût d'énergie et d'eau. L'amortissement est également un composant majeur de la composition du coût .
D'après l'économiste toutes ces voies doivent être envisagées afin d'avoir une «optimisation optimale des facteurs de production». Productivité quantitative des animaux et de l'aliment, diminution du prix des facteurs et optimisation d'élevages doivent faire l'objet de stratégies globales.
C'est Denis Serrand du crédit Agricole qui a poursuivi en présentant la perception du Crédit Agricole d'Ille et Vilaine de la crise porcine. Il a notamment souligné la capacité à résister des éleveurs qui ont semble-t-il moins eu recours aux prêts de consolidation de trésorerie pour passer la crise. Quand au profil des éleveurs en difficulté, d'après le banquier « il ne s'agit pas forcément de jeunes, mais plutôt d'éleveurs dans la tranche d'âge 42-52 ou 45-55 qui ont des outils plutôt vieillissants , des performances techniques qui ont diminué et des dépenses personnelles qui ont augmenté, par exemple avec la présence d'enfants étudiants»
Pour le banquier, les points de vigilance concernent l'endettement/ unité de production, qui au delà d'un certain seuil peut devenir dangereux; la maitrise du prix d'équilibre ;la marge de sécurité financière; le coût des investissements et des mises aux normes; la part d'autofinancement.
Pour Denis Serrand, outre l'action sur les performances techniques, les charges de structure, l'efficience economique à l'UTH, l'éleveur doit aussi s'investir dans le marché à terme.
De nombreuses questions ont animé le débat qui a suivi, apportant des précisions sur les financement des trésorerie, ou encore les perspectives des marchés européens et mondiaux.
La solution n'est pas unique et comme le remarquait un éleveur en quittant la salle ce matin « Il n'y a pas de miracles à attendre, pour s'en sortir il faudra jouer sur tous les tableaux ! »
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