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OGM Monsanto : la CGB française a émis un avis défavorable sur le maïs MON 863

PARIS, 21 avril 2004 - La Commission française du génie biomoléculaire (CGB), chargée d'expertiser les dossiers d'OGM en France, avait émis en octobre 2003 un avis défavorable sur le maïs transgénique MON 863 qui vient de recevoir le feu vert des experts européens, selon un document transmis jeudi à l'AFP par l'ancienne ministre de l'environnement Corinne Lepage.

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Ce maïs génétiquement modifié de la firme américaine Monsanto a reçu le feu vert de l'agence scientifique européenne (European Food Safety Authority) le 19 avril, en vue d'une éventuelle autorisation dans toute l'Union européenne.

Dans son avis, la CGB juge pour sa part que le test de toxicité conduit sur des rats pendant 3 mois avec le maïs MON 863 "soulève de nombreuses questions liées à l'absence d'interprétation satisfaisante de certaines des différences significatives" entre le groupe témoin et le groupe nourri 90 jours avec le maïs MON 863. Le groupe nourri au maïs OGM présente une augmentation de globules blancs et de lymphocytes chez les mâles, une baisse de réticulocytes chez les femelles et un poids des reins diminué chez les mâles, notamment.

La Commission du génie biomoléculaire déclarait qu'elle "n'était pas en mesure de conclure à l'absence de risque pour la santé animale en ce qui concerne le maïs MON 863". Corinne Lepage, qui préside le Comité de recherche et d'information sur le génie génétique (Crii-gen), a obtenu cet avis resté confidentiel par le biais de la Commission d'accès aux documents administratifs (CADA).

Ce même maïs a reçu le feu vert de l'autre instance chargée d'examiner les dossiers d'OGM en France, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA). "Je n'ai aucun clignotant qui m'amène à dire qu'il y a danger avec cet OGM pour l'alimentation humaine", a expliqué à l'AFP le toxicologue de l'AFSSA Joël Guillemain. Il estime que les différences relevées sont "trop dispersées" pour avoir une signification et qu'elles se situent en outre "dans la fourchette des variations physiologiques naturelles" chez le rat.

Au-delà de la querelle d'experts, Mme Lepage dénonce le "manque de transparence" qui l'a amenée à réclamer les procès verbaux de la CGB à la Commission d'accès aux documents administratifs. Elle réclame "que l'Etat fasse son travail et demande d'autres études", dès lors que les experts sont en désaccord sur certains résultats.

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