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Agroalimentaire L'industrie a profité de la baisse des prix agricoles, pas les consommateurs

Les agriculteurs ont affirmé jeudi 25 novembre que l'industrie agroalimentaire avait profité de la forte baisse des prix agricoles au cours des 25 dernières années, mais pas les Français, en appelant à une "alliance" entre producteurs et consommateurs pour changer le rapport de force.

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Cette baisse a seulement permis de "construire un secteur agroalimentaire puissant en France", a déclaré Luc Guyau, le président de l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA).

"On nous a piqué la valeur ajoutée des produits agricoles", a-t-il ajouté lors de la présentation d'une étude selon laquelle les prix payés aux producteurs agricoles, en monnaie constante, ont baissé de plus de la moitié depuis 1970 alors que ceux des produits alimentaires payés par les consommateurs n'ont pas diminué, augmentant même légèrement.

La France est ainsi devenu le premier exportateur mondial de produits agricoles transformés, notamment grâce aux vins et aux spiritueux.

L'étude est la première du genre à partir des nouvelles séries statistiques élaborées par l'Insee sur les comparaisons entre l'agriculture et les autres secteurs de l'économie française.

Elle démontre que, sur une base 100 en 1970, les prix des produits agricoles à la production sont tombés à un indice 44 en 2003 alors que les prix des produits alimentaires à la consommation ont atteint l'indice 112.

Face à cette situation et avant l'adoption, en 2005, d'une loi de modernisation agricole, Luc Guyau a apppelé à "renforcer le poids de l'agriculture face à la grande distribution". "La discussion avec la grande distribution ne peut se faire que dans un rapport de force. Le meilleur rapport de force c'est l'alliance entre les producteurs et consommateurs", a-t-il insisté.

Avouant qu'il "n'a jamais cru" à la baisse des prix des grandes marques, instituée par les "accords Sarkozy" du 17 juin dernier, le président de l'APCA a appelé à "une négociation volontaire avec la grande distribution pour mieux répartir les marges" afin que la "guerre froide" actuelle ne se transforme pas en une "déclaration de guerre" des agriculteurs "poussés à l'irréparable".

Luc Guyau a aussi accusé l'Union européenne, en ayant choisi une politique de "monnaie forte", de désavantager les productions agricoles vis à vis du reste du monde. Il a demandé de "réguler les importations pour que celles-ci ne soient pas un facteur de dérégulation des prix agricoles en Europe".

"Les pouvoirs publics ne peuvent durablement laisser faire en fermant les yeux" devant ce phénomène qui s'il se poursuivait risquerait de mener à une désertification des campagnes françaises, a-t-il dit en estimant qu'il fallait "trouver un juste milieu entre les importations agricoles et les exportations de produits manufacturés".


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