Dans un communiqué commun, les trois grandes associations écologistes qui défendent la présence du loup en France, FERUS, France Nature Environnement et le WWF, se félicitent que le ministre de l'Ecologie considère le retour du loup comme "un bon indice" de la biodiversité française. Les trois associations, qui ont participé à la concertation organisée par le gouvernement, ne cachent pas leur soulagement de voir abandonné le projet initial du gouvernement de tuer 5 à 7 loups sans condition en 2004. Elles regrettent néanmoins l'autorisation de tirer jusqu'à 4 loups en 2004 "alors que la population française en phase d'installation est encore trop faible pour supporter sans dommage un tel prélèvement".
"En affirmant que le retour du loup est positif (...) et en organisant par des mesures financières la cohabitation entre le loup et le pastoralisme, le ministre pose les bases de la seule politique possible pour sortir d'une situation conflictuelle", se félicite la Ligue ROC pour la préservation de la faune sauvage. Les Verts jugent les mesures annoncées par le ministre de l'Ecologie "moins pires" que ce qu'ils redoutaient. En revanche, l'Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) une petite association habituée des actions en justice sur les dates de chasse, annonce qu'elle va "adresser une plainte à l'Europe pour dénoncer la violation des engagements pris par l'Etat français." Et la Fondation Brigitte Bardot juge "lamentable et inadmissible que la France envisage d'abattre 4 loup".
Du côté des défenseurs des éleveurs, le député UMP des Alpes-Maritimes Christian Estrosi, président de la commission d'enquête sur le loup de l'Assemblée nationale en 2003, "salue une avancée qui appelle nécessairement d'autres mesures". "Ce plan va dans la bonne direction", renchérit son collègue des Alpes de Haute-Provence Daniel Spagnou, rapporteur dans la même commission d'enquête. Franck Dieny, président de la Fédération ovine de la région PACA (Provence-Alpes-Côte-d'Azur), se dit "satisfait que le ministre de l'Ecologie (opposé initialement aux tirs) ait revu sa position" après sa visite sur le terrain début juillet. Il juge toutefois l'autorisation de 4 tirs "très insuffisante pour diminuer la pression qui pèse sur l'élevage ovin".
"C'est une petite avancée, on a au moins une réponse en cas d'attaque répétée du loup, maintenant il faut voir si ce sera appliqué", a commenté Claude Guigo, de l'Association européenne de défense du pastoralisme contre les prédateurs. Plus radical, Chasse, Pêche, Nature, Traditions (CPNT) dénonce des "mesurettes", et réclame notamment un droit de légitime défense pour les éleveurs attaqués par le loup et une modification de la convention de Berne pour pouvoir lutter contre le loup, l'ours et le lynx. |