Login

Prix du lait Les producteurs maintiennent la pression sur les industriels

RENNES, 2 sept 2004 - Les producteurs de lait ont manifesté jeudi dans dans toute la France pour tenter d'atténuer la baisse des prix d'achat du lait par les industriels, au lendemain de la reprise de négociations rompues il y a plus d'un mois.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Les agriculteurs ont maintenu la pression en menant une "journée d'action" à l'appel de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), section de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), marquée par des blocages de laiteries et des interceptions de camions. La semaine dernière ils avaient bloqué la moitié de la collecte dans l'Ouest de la France.

Une fois encore, la mobilisation a été très forte dans l'Ouest où les régions Bretagne, Normandie et Pays-de-la-Loire représentent plus de 50% du volume national du lait et comptent au total 50.000 exploitants. "Nous relevons une très forte mobilisation dans plus de 60 départements, c'est très encourageant", a déclaré Bernard Layre, président des Jeunes Agriculteurs.

En Normandie, la collecte a été totalement bloquée et les quelques camions sortis des usines pour collecter le lait ont tous été "interceptés", selon les éleveurs. En Bretagne, les huit usines d'Ille-et-Vilaine ont été bloquées. Dans le Finistère et les Côtes d'Armor, les industriels ont évité de faire la collecte. Les éleveurs étaient également mobilisés dans le Nord-Pas-de-Calais, le Midi-Pyrénées et en Aquitaine: en Dordogne et dans le Gers, les transformateurs Bongrain et Danone ayant décidé de réagir à ces blocages par des assignations en référé.

Mercredi après-midi, le président de la FDPL Dordogne, Gilles Labrousse, a été condamné par le tribunal de Périgueux "à titre de meneur". En Moselle et dans les Vosges les protestataires ont déversé des bennes de terre et de gravats devant les laiteries. Cette nouvelle mobilisation est intervenue alors que les négociations ont repris mercredi à Paris entre les trois présidents de la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL), de la Fédération nationale de l'industrie laitière (FNIL), de la FNPL. Le dialogue était officiellement rompu depuis fin juillet.

Ils se sont réunis avec le président Centre national interprofessionnel de l'économie laitière (CNIEL) qui a proposé un "compromis de base", en cours d'examen "pour essayer de débloquer la situation", a déclaré M. Bourgeau. Les producteurs de lait ont multiplié les actions ces derniers mois contre la baisse des prix proposée par les industriels. Les uns et les autres recherchent un nouvel accord pour remplacer celui de 1997 caduc depuis fin 2003.

Les éleveurs ont refusé en juillet une baisse de 11,92 euros pour 1.000 litres (295 euros) demandée par les industriels. Selon les agriculteurs, elle équivaudrait à un rabais total de 10% sur trois ans. Au coeur de ce bras de fer: la réforme de la PAC décidée en juin 2003, en cours d'application. Les éleveurs accusent les industriels de vouloir empocher les aides européennes versées aux producteurs et soulignent la hausse de leurs coûts de production.

Les entreprises de produits laitiers mettent pour leur part en avant la baisse des aides à l'exportation et notamment le fait que les prix d'achat sont moins élevés en Allemagne, premier producteur de lait en Europe, devant la France, numéro deux. Bruxelles a en outre confirmé la hausse des quotas laitiers, malgré une consommation atone, ajoutent les industriels.



NB: retrouvez la carte des actions des producteurs de lait sur Terre-net.fr en cliquant ICI.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement