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Amendes européennes Modeste mobilisation des agriculteurs contre la sanction de Bruxelles

PARIS (AFP) - Les agriculteurs se sont modestement mobilisés lundi contre une amende infligée par la Commission européenne à six de leurs fédérations qui se sont entendues sur les prix de la viande, et contre la réforme de la Politique agricole commune (PAC) en préparation à Bruxelles.

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A l'appel de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) et des Jeunes agriculteurs (JA), quelque 1.800 agriculteurs, selon l'AFP, étaient rassemblés dans le calme en milieu de journée dans toute la France. La mobilisation devait s'étaler sur 48 heures.

Les paysans protestaient contre l'amende de 16,7 millions d'euros annoncée mercredi par Bruxelles, qui reproche aux fédérations d'avoir passé un accord en 2001 sur le prix d'achat de la viande avec les abattoirs.

A Paris, de 120 à 130 personnes, éleveurs ou céréaliers, manifestaient en début d'après-midi devant la représentation de la Commission européenne, où une délégation a été reçue, a constaté l'AFP. La FNSEA et les JA y ont organisé un roulement de plusieurs fédérations jusqu'à mardi 18 heures.

En région, plus de 1.500 agriculteurs se sont rassemblés, souvent sur des places ou ponts dont les noms rendaient hommage à l'Europe. Certains ont défilé jusqu'aux tribunaux.

A Avignon (Vaucluse) comme à Mâcon (Saône-et-Loire), ils étaient environ 300. En Haute-Saône, sept barrages routiers ont été dressés par quelque 250 agriculteurs. A Lyon, la FDSEA du Rhône tient une conférence de presse à 17H00.

Dans l'Aveyron, entre 150 et 200 agriculteurs ont manifesté aux portes de Rodez. Ailleurs en Midi-Pyrénées, une centaine d'agriculteurs s'est regroupée devant le tribunal de Cahors et une autre centaine à Auch.

Dans la banlieue de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), à Auxerre (Yonne), et à Lons-le-Saunier (Jura), et à Scy-Chazelles (Moselle), près de Metz, ils étaient à chaque fois une centaine. Enfin une cinquantaine d'agriculteurs a manifesté à Caen (Calvados) et une quinzaine à Bourg-en-Bresse (Ain).

"La Commission condamne des gens qui sont victimes d'un problème qu'elle n'a pas su gérer à l'époque (la crise de la vache folle)", a déclaré à l'AFP Dominique Chardon, numéro deux de la FNSEA qui manifestait à Paris.

"L'accord de 2001 a permis de stopper l'hémorragie, de préserver nos revenus face à l'effondrement des cours" dû à la défiance des consommateurs, estime Georges Stubbe, un éleveur FNSEA qui possède 70 bêtes dans le Loiret.

Bruxelles considère l'entente comme "une des violations les plus graves du droit à la concurrence" et met en avant le déblocage en 2001-2002 de 1,5 milliard d'euros d'aides communautaires pour stabiliser les prix de la viande bovine.

Au delà, l'appel à la mobilisation de la FNSEA visait à manifester à nouveau son hostilité au projet de réforme de la Politique agricole commune (PAC) qui découplerait les aides directes aux agriculteurs européens du niveau de production des exploitants.

Les ministres de l'Agriculture des Etats membres de l'Union européenne se réunissent mardi à Luxembourg.

Pour Xavier Brebant, céréalier JA des Yvelines, l'amende a pour but de "diminuer financièrement les syndicats agricoles pour qu'ils aient moins de poids et que Franz Fischler (commissaire européen) puisse faire passer sa réforme".

"Si on paye, il n'y a plus de FNSEA", pense Jean-Michel Lacatte, céréalier et aviculteur de 47 ans, venu des Ardennes pour manifester à Paris.


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