Elles préconisent en premier lieu la mise en place d'un plan de développement de l'agriculture "avec un objectif de moyen terme de 5% de la consommation. La France pourrait ainsi reprendre la place de leader et de précurseur qu'elle occupait il y a une dizaine d'années", a déclaré mercredi l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA). Pionnière au début des années 1980, l'agriculture biologique française est tombée au 25e rang mondial et au 13e rang au sein de l'Union Européenne, avec seulement 517 000 hectares en 2002. Pour l'APCA, ce recul de la production bio en France s'explique notamment par "l'absence d'articulation entre le développement de la production et l'organisation des filières". "L'agriculture biologique ne peut se soustraire aux lois du marché. C'est donc en structurant les filières, en réduisant les coûts, qu'elle pourra prétendre à représenter une part du marché des produits alimentaires", a déclaré Luc Guyau, président de l'APCA. "Sans stratégie de développement intégrant les débouchés, la demande des consommateurs sera honorée par un recours encore plus important aux importations", a-t-il averti. Le plan doit avoir pour objectif de clarifier le positionnement de l'agriculture biologique, indiquent les chambres d'agriculture. Ainsi, le prix des produits issus de ce secteur doit pouvoir se situer au dessus du prix des produits conventionnels. En revanche, l'APCA relève un écart trop important entre les prix des produits bio et les produits conventionnels. "Le prix des produits bio doit rémunérer le producteur mais ne pas être un frein à l'acte d'achat", indique-t-elle, soulignant qu'il faut réduire les coûts et les surcoûts tout au long de la filière. Au niveau européen, l'APCA prône l'harmonisation des conditions de développement de l'agriculture biologique, qui passera par une harmonisation des niveaux de soutien pour éviter les distorsions de concurrence. L'Union européenne devra également veiller à ce que les produits importés en provenance des pays tiers répondent au même niveau d'exigence que les produits européens. La mise en place d'une politique de "stimulation de la consommation" est également nécessaire. Et si "le rôle, voire la composition de chacune des instances ayant à traiter de la bio doivent être revisités au regard des objectifs affichés", cette évolution ne sera possible que dans le "cadre du renforcement de l'engagement du ministère de l'Agriculture dans cette politique", prévient l'APCA. |