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Réforme PAC Les Quinze échouent une nouvelle fois à trouver un compromis sur la PAC

LUXEMBOURG, 20 juin (AFP) - Les ministres de l'Agriculture des Quinze ont une nouvelle fois échoué à trouver un compromis sur la réforme de la politique agricole commune (PAC), jeudi à Luxembourg, mais doivent se retrouver mercredi prochain pour tenter de dénouer la situation.

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"Depuis mardi, nous avons essayé de saisir toutes les occasions d'arriver à une solution raisonnable, sans perdants ni gagnants, mais il n'est pas toujours possible d'arriver à un résultat", a constaté devant la presse le ministre grec de l'Agriculture, Georgios Drys, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE jusqu'à la fin du mois.

Les négociations étaient tombées dans l'impasse dès l'après-midi, de nouvelles propositions de compromis présentées par la Commission européenne et la présidence ayant suscité l'opposition de nombreux pays membres.
Selon une source européenne, la France avait notamment vivement critiqué la nouvelle mouture du texte. A des degrés divers, le texte avait également été contesté par la Belgique, l'Irlande, la Finlande, l'Italie, le Luxembourg, l'Espagne, l'Autriche et le Portugal.

Pour le ministre français de l'Agriculture, Hervé Gaymard, il "manque un certain nombre de signes" dans la proposition de la Commission et de la présidence.
Le ministre a toutefois refusé jeudi soir d'endosser la responsabilité de l'interruption des négociations, expliquant que la France n'aurait pas pu à elle seule empêcher un accord. Un point de vue partagé par le commissaire européen à l'Agriculture, Franz Fischler, rappelant qu'"un pays seul ne peut pas bloquer une décision".

Pour le ministre espagnol de l'Agriculture, Miguel Arias Canete, l'un des principaux opposants à la réforme du commissaire Fischler, il était "difficile" de progresser sur la base du dernier compromis.
L'un des principaux points de désaccord porte toujours sur le découplage, qui consiste à supprimer le lien entre les montants des aides directes aux agriculteurs et la production.

Cette semaine, le commissaire, favorable à un découplage total des aides, avait pourtant fait un pas en direction des opposants à la réforme, dont la France, l'Espagne, l'Irlande et l'Italie, en acceptant, dans certains cas, le principe d'un découplage seulement "partiel".
Un autre point de blocage majeur reste le projet de baisse des prix d'intervention sur les céréales et les produits laitiers à partir desquels l'UE soutient les agriculteurs en cas de chute des cours.

Mais plusieurs autres aspects de la proposition mise sur la table jeudi après-midi ont aussi été contestés, comme par exemple les modalités de réorientation d'une partie des aides directes vers des projets de développement rural (modulation).

Une première série de discussions sur la réforme de la PAC avait déjà échoué la semaine dernière. A l'occasion de ces premières négociations, M. Gaymard et son homologue allemande Renate Kuenast avaient confirmé l'entente franco-allemande conclue par le président Jacques Chirac et le chancelier Gerhard Schroeder sur le dossier.
Le nouveau blocage des Quinze sur la réforme est intervenu alors que les chefs d'Etat et de gouvernement des Quinze sont réunis en sommet depuis jeudi soir à Porto Carras, près de Salonique en Grèce.

M. Gaymard a rappelé que le dossier agricole n'était "pas au menu" du sommet, sans toutefois totalement exclure des discussions entre MM. Chirac et Schroeder à cette occasion.

M. Drys a de son côté assuré que les cinq jours jusqu'à mercredi prochain allaient être mis à profit pour "parvenir à une solution de compromis améliorée" pour boucler le dossier avant la fin juin. Le ministre grec a aussi demandé "des efforts" à la Commission et aux Etats membres "pour arriver à une solution optimale".


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