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Rémi Bailhache, agriculteur et administrateur à l'APCA « Nous devons arrêter de parler technique et il faut que nous communiquions. »

Le message de Rémi Bailhache est clair. La communication est selon lui un élément capital pour l'agriculteur et l'agriculture. C'est ce a qu'il a expliqué au cours d'une intervention lors du colloque « Quels agricultures pour le 21ème siècle ? De l'agriculteur à l'entrepreneur rural » organisé par l'Institut supérieur agricole de Beauvais (Oise).

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« A partir du moment où l'on emploie le même langage on est forcément compris » argumente Rémi Bailhache, membre du Conseil d'administration de l'APCA (Association permanente des Chambres d'agriculture). Et de citer l'exemple de naturalistes et d'agriculteurs qui ne sont pas entendus pendant plusieurs années car ils ne mettaient pas les même choses sur les mots. Le conflit portait sur un marais inondé. Les choses se sont arrangés à partir du moment où chacun a expliqué ce qu'il mettait derrière le terme inondé. Une anecdote qui en dit long.
« Ces différences se retrouvent entre pays » poursuit Rémi Bailhache. « La qualité aux USA est différente de la qualité au Japon, elle-même différente de celle de la France. Sur chaque continent, chaque pays, chacun a ses valeurs. » Cela se retrouve et se ressent « dans les débats internationaux sur l'agriculture : sur l'eau, sur les subventions à l'agriculture, sur l'environnement, sur les énergies renouvelables ». Il explique aussi par exemple que « le bio n'est pas le même bio dans tous les pays ».


C'est dans ce contexte que l'agriculture doit se défendre. D'où l'importance de communiquer. « L'agriculture a un coût social, l'agroalimentaire a un coup social. Et il faut que le consommateur accepte d'en payer le prix » lance Rémi Bailhache. Et d'expliquer : « Aujourd'hui je suis au taquet en coût de production. Je ne peux pas faire mieux. Ma force c'est de savoir convaincre… Le consommateur doit payer, d'une façon ou d'une autre. »
Pourtant, « je ne suis pas pour le versement d'aides » affirme Rémi Bailhache. « Il faut que l'agriculture vive de ses produits. Il s'agit de partager la valeur ajoutée. Il cite aussi la « nécessaire compensation par rapport aux produits importés ». Pour lui « l'agriculture n'a pas besoin d'aide si les produits sont à leur juste prix ».
Tout est une question de « relation contribuable – citoyen – consommateur ». Son credo : « Construire avec les consommateurs, avec les contribuables, une véritable politique européenne. »
Et là encore « il faut que l'on soit clair dans nos choix et que nous les affirmions en les expliquant. Nous ne devons pas nous battre pour obtenir des aides ou des compensations. Mais nous devons expliquer pourquoi nous acceptons ces aides et ces compensations. »

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