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Substance cancérigène Lisbonne redoute un embargo européen sur ses poulets

LISBONNE, 5 mars (AFP) - L'Union européenne risque de décréter un embargo sur les exportations de poulets portugais dès la semaine prochaine, après la découverte d'une substance cancérigène dans 43 élevages de volaille, a indiqué mercredi le ministre portugais de l'agriculture Armando Sevinate Pinto.

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Cité par l'agence Lusa, M. Sevinate Pinto a reconnu devant les députés qu'il craignait un embargo communautaire, alors que l'opposition réclamait des explications sur la "crise du poulet".

Le ministère avait annoncé il y a une semaine que des poulets, des dindes et des cailles avaient été contaminés par une substance cancérigène interdite en Europe dans 43 exploitations agricoles. La substance interdite (nitrofurane) est un puissant anti-bactérien qui peut devenir cancérigène chez l'homme s'il s'accumule dans l'organisme. Les 43 élevages ont été placés sous séquestre par le ministère de l'Agriculture. Si les analyses complémentaires confirment l'utilisation de cette substance prohibée, quelque 1,2 million de volailles devront être abattues.

Le ministre avait reconnu lundi que trois mois s'étaient écoulés entre la découverte de nitrofurane par les services vétérinaires et l'information qui a conduit à la mise sous séquestre des exploitations concernées. Mercredi il a affirmé qu'il n'avait été informé que le 25 février, la veille de la décision de rendre publique cette contamination.

Afin de rassurer les consommateurs, M. Sevinate Pinto a estimé qu'"il n'a jamais été aussi sûr de manger du poulet au Portugal depuis 20 ans", car il est convaincu que les éleveurs n'administrent plus de nitrofurane depuis la semaine dernière. Mais étant donné les délais qui se sont écoulés entre la détection des substances et la mise sous séquestre, les volatiles contaminés ont certainement déjà été consommés, reconnaissent les autorités. Le directeur général des services vétérinaires a en effet reconnu vendredi que les volailles au nitrofurane avaient été mises sur le marché, pour certaines depuis six mois.

Une opération de contrôle à grande échelle a été déclenchée. Le ministre a toutefois relevé mardi la difficulté de contrôler la totalité des quelque 4.000 élevages portugais. Au grand dam des professionnels du secteur, le gouvernement a refusé jusqu'à présent de révéler les noms des exploitations et des marques mis en cause, en invoquant le secret de l'instruction. La consommation de poulet a en effet fortement chuté en une semaine.

La police de son côté enquête sur l'existence éventuelle d'un trafic de nitrofurane en Europe.


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