Maurice Perrot, reponsable Simagena « Le Sima a développé l'élevage et la profession a accepté le Simagena. »

Web-agri (WA) :  L'édition 2003 du Sima laisse la part belle à son espace élevage, appelé le Simagena. Pourquoi ce développement et quels en sont les points forts ?
Maurice Perrot (MP) : Il y a toujours eu du matériel d'élevage au Sima. Le Simagena a démarré en 1995 timidement. Au départ c'était une animation dans le Sima. Nous nous sommes rapidement rendus compte que les machines à traire, la distribution des fourrages et la génétique étaient trois points forts. Des exposants élevage voulaient développer ce secteur et le nombre de visiteurs élevage. L'an dernier 1 visiteur agriculteur sur 2 avait une activité en élevage. Nous développons aussi la santé et la nutrition animale. Il ne sert à rien de sélectionner des vaches à 10-12.000 kg si le matériel et la nutrition ne suivent pas. Nutrition, santé, matériel et génétique sont très liés et Simagena est sans doute le salon où ils sont les plus liés.

Le Sima a développé l'élevage, mais c'est aussi la profession qui a adopté le Simagena. Aujourd'hui un éleveur est fier d'avoir des vaches sur les deux salons. Il a fallu jouer sur la durée pour être accepté. Nous avons prouvé notre capacité a organiser des manifestations élevage sur cinq jours avec des visiteurs éleveurs qui ont des projets d'investissements. Le Simagena, qui n'avait pas de notion de concours officiel a été le premier en Europe a lancer un concours open, c'est-à-dire où les éleveurs choisissent eux-mêmes les vaches qu'ils présentent. Aujourd'hui ce type de concours prend de l'ampleur partout au monde.

WA : Quels sont les points sur lesquels vous voulez encore faire progresser le Simagena ?
MP : Les trois principaux sont la santé et la nutrition animale, les autres ruminants (l'an dernier il y avait une vingtaine de moutons, ils sont 80 cette année), et les porcins auxquels nous consacrons une journée spéciale le mardi.

WA : Quel est votre positionnement par rapport au Sia ?
MP : Il n'y a plus d'animosité comme à une certaine époque. Les visiteurs de l'un peuvent rentrer gratuitement à l'autre. Nous sommes très complémentaires. Au Sia les Upra trient les vaches candidates selon des seuils, pour afficher le modèle de vache qu'elles veulent sélectionner. Au Simagena ce sont les éleveurs qui choisissent et qui veulent montrer leur savoir-faire pour vendre leur génétique. Par exemple ils présentent des vaches plus grandes, des pedigrees avec davantage de vaches classifiées TB ou EX. Une grande championne comme Langourla en Holstein ne serait pas connue s'il n'y avait pas eu ce type de concours. Car dans les concours filtrés par les Upra et coopératives d'IA il lui manque un peu de protéine pour passer le seuil de recrutement. Les deux approches ont leur place et se complètent.

WA : Les Upra auraient-elles une place pour organiser leur concours au Simagena au lieu du Sia ?
MP : Sur le fond nous ne serions pas contre mais pour cela il faudrait dégager de la place. L'Upra Flamande, Interlim en Limousine, l'Upra Blanc-bleu belge, etc, sont déjà présents. Mais le Sia reste la vitrine de toutes les races, avec une vocation qui est presque de l'ordre de l'intérêt général.

WA : Plusieurs pays sont représentés en bovins. Envisagez-vous d'accueillir une manifestation comme un championnat d'Europe holstein ou charolais ?
MP : Oui tout à fait. La décision est d'ailleurs presque prise en Limousine pour 2005. En Holstein c'est déjà ce que nous faisons mais il faudrait davantage de participants d'autres pays. La législation IBR nous pénalise car les éleveurs des pays qui vaccinent ne peuvent pas venir en France. Le fait d'avoir un règlement sanitaire "plus blanc que blanc" se retourne contre nous. Reste que le Simagena est le concours international holstein open show qui a lieu tous les deux ans en alternance avec le championnat d'Europe holstein de Bruxelles.