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Installation Le mouton est aussi un créateur d'emplois

BAGNEUX-LA-FOSSE (Aube), - Le mouton est "créateur d'emplois" en milieu rural et la filière, dont la production est très déficitaire par rapport à la consommation, peut "offrir un avenir" aux jeunes agriculteurs ou même à de jeunes citadins, assurent des éleveurs.

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Serge Prévéraud, un éleveur charentais responsable du plan de relance de la profession, a pris son bâton de berger pour faire de nouvelles ouailles en Champagne-Ardenne.

En 60 ans, les 90.000 ovins de la Marne, des Ardennes, de l'Aube et de la Haute-Marne se sont retrouvés 15.000. Victimes, d'une réputation selon laquelle les troupeaux donnent beaucoup de travail et peu de rapport. Et sans doute aussi d'une fausse idée selon laquelle la mécanisation s'applique mal à l'élevage des moutons.

Au Groupement Agricole d'Exploitation Commune (GAEC) des Perrières, dans le petit village aubois de Bagneux-la-Fosse, l'offensive "médiatique" ovine veut démontrer le contraire.

Quelque 720 moutons et brebis en bergerie à couloir central (élevage hors sol) ne demandent ici qu'une heure de soins par jour, contre une matinée auparavant. Le tracteur traîne un engin distributeur de rations, puis une dérouleuse-pailleuse pour faire la litière. Fini les seaux et les fourches.

L'élevage du mouton ouvre droit à des primes compensatoires (26 euros par tête et par an), 3.000 droits à prime sont encore ouverts dans la seule Aube, et un million dans toute la France.

De quoi faire réfléchir les agriculteurs, d'autant qu'il existe toujours un type de mouton adapté à chaque exploitation. Les céréaliers choisiront probablement le mouton "Ile-de-France", plus adapté à la bergerie et qui consommera leur surplus de paille. En pays d'herbage et de pâture naturelle, les éleveurs préféreront les "Sufolk" ou les "Texel".

«La France importe actuellement de l'ordre de 60% du mouton qu'elle consomme ce qui ouvre le marché aux productions hexagonales, pourvu qu'elles offrent qualité et traçabilité», explique Emmanuel Aubry du GAEC des Perrières. Pour faire face avec des coûts de production plus élevés et à la redoutable concurrence du mouton néo-zélandais.

Ces all-blacks ovins attaquent en packs serrés congelés, ou en mêlées ouvertes de gigots conservés sous azote et vendus comme frais.

Reste que pour un investissement relativement modeste, de 150.000 à 230.000 euros, un jeune s'installant dans la filière peut rapidement tirer un revenu net mensuel allant d'un Smic (400 brebis) à deux Smic (600 brebis).

L'enseignement agricole offre de plus en plus d'options "élevage ovin" permettant de se former aux mystères génétiques de l'analyse de prolificité des brebis (taux de reproduction) ou des avantages comparatifs des races à "sang froid" ou à "sang chaud".

Ces dernières permettent une "dé-saisonalisation" de la production des agneaux, pour offrir du gigot à Noël et non plus seulement à Pâques.

Dans certains paysages, par exemple en pays de garrigue, le mouton peu de plus permettre par une pâture organisée un entretien des paysages pour éviter les traditionnels incendies estivaux.

Quelques labels de qualité plus tard (label rouge, agneaux des divers terroirs, labels de grands distributeurs), la filière ovine française espère bien reprendre sa place dans un concert agricole mondialisé.

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