Holstein / Prim'holstein Jacques Boully : « La Pac nouvelle est productiviste ! »
« Nous relevons dans le numéro 105 de La Revue de l'Eleveur Laitier de juillet/août 2003 un article pertinent résumant l'étude réalisée par l'Inra de Nantes et l'Onilait sur les impacts du compromis des ministres de l'Agriculture, le 26 juin au Luxembourg pour la révision de la Pac concernant les élevages laitiers de l'Union Européenne. »
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« Les résultats des simulations présentés donnent en pourcentage l'évolution de l'excédent brut d'exploitation (EBE). Le résultat moyen est une baisse de l'EBE de 9% qui varie de 3 à 22 %, en fonction du quota de l'atelier et de son niveau de performance économique.
La conclusion s'impose : meilleure est la performance économique de l'élevage, plus celui-ci résiste à la pénalisation de cette nouvelle orientation, alors que le quota n'a qu'un effet mineur sur l'évolution relative du résultat EBE.
Cet article suscite de notre part les remarques et précisions suivantes :
- Comme cela est signalé (mais il nous semble nécessaire de le rappeler pour interpréter correctement les résultats), cette évolution est simulée, toutes choses étant égales par ailleurs. Cela signifie que la seule évolution prise en compte est celle relative à la Pac, à l'exclusion d'autres évolutions, telles que le statut juridique et structurel de l'exploitation, la politique d'achat des intrants, l'organisation du travail, les choix techniques et l'emploi de nouveaux outils (logement, traite, …), le progrès génétique (aussi bien quantitativement que qualitativement), etc…
Il y a donc tout lieu de penser que dans un certain nombre de cas, ces évolutions se réaliseront soit parce qu'elles sont déjà initiées, soit par la force des choses et que donc, les résultats ne seront pas en pourcentage aussi négativement importants que ceux publiés. - Il s'agit de pourcentage d'évolution et non pas de valeur absolue du résultat qui, lui seul, indique la viabilité de l'entreprise. Il est donc ainsi possible qu'une baisse relative de l'EBE de 4 % soit fatale pour une entreprise de petite dimension et peu performante, alors qu'une baisse de 8 % pour une exploitation de plus grande dimension et performante ne portera pas atteinte à sa viabilité. Cette dernière entreprise pourrait même être incitée à faire évoluer favorablement les paramètres dont il est question ci-avant et qui conditionnent le résultat.
- Nous sommes bien d'accord que ce qui est important pour affronter l'avenir, c'est la performance économique qui dépend du savoir-faire du ou des chefs de l'exploitation. La dimension n'est qu'un moyen, avec d'autres, pour parvenir à cette performance. Cette nouvelle orientation de la PAC contraint, une fois de plus, les producteurs laitiers européens, à améliorer leur productivité en utilisant tous les paramètres (en partie déjà cités ci-avant) pour parvenir à cet objectif. L'amélioration génétique est un de ces paramètres à la portée de tous les éleveurs et généralement d'un excellent rapport qualité/prix.
Cette analyse très instructive induit la réflexion. Ces nouvelles orientations sont, certes, globalement défavorables à la filière laitière, toutes choses étant égales par ailleurs. Le pessimisme passif n'est pas de rigueur ; des marges de manœuvre existent ; les producteurs sont donc contraints de mettre en œuvre les évolutions qui s'imposent, là où ils pourront agir. »
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