Sécheresse Du fourrage en dérobée cette année ?
A mi-juin, le bilan fourrager de nombreuses exploitations s’annonçait fortement déficitaire sur l’herbe, avec des inquiétudes croissantes vis à vis du maïs, surtout s’il n’est pas irrigable. Quelques surfaces prévues en maïs n’ont pas été semées. Les moissons d’orge d’hiver ont commencé, libérant des terres plus tôt qu’à l’habitude. On peut craindre que celles du blé soient également précipitées par la sécheresse.
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Le choix du fourrage à installer en dérobée dépend :
1-de la date du semis de la dérobée
2-de la date du semis de la culture suivante (donc durée de production de la dérobée)
3-de l’altitude et l’exposition de la parcelle et du pari que vous faites sur le climat de cet été.
Les trois pistes principales sont :
* le sorgho fourrager
* le ray-grass d’Italie alternatif
* le ray-grass d’Italie non-alternatif
Le colza fourrager est à réserver à des zones au climat plus doux.
D’autres graminées estivales plus rares sont néanmoins possibles, comme le moha (récolte en foin dur mais appétent, valeur alimentaire moyenne)
Pour choisir :
**Si semis de la dérobée fin juin ou tout début juillet :
**Si semis de la dérobée plein juillet :
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Quelque soit votre choix, un peu d’eau sera toutefois nécessaire pour la levée puis pour maintenir le fourrage en vie, un peu plus encore pour lui permettre de produire.
1-Sorgho fourrager
Le sorgho exige à la fois de la chaleur et un minimum d’eau pour pousser.
Les semis se font habituellement entre mi-mai et fin juin. Les semis tardifs (début juillet) font prendre le risque que la météo ne soit pas favorable (trop sec ou trop froid) avant l’automne, période où il s’arrêtera de pousser.
Utilisation en affouragement en vert ou en pâturage en attendant impérativement que la plante ait 50 cm de hauteur (sinon, risque de toxicité). Ensilage possible, avant épiaison ; se conserve comme un ensilage d’herbe.
Repousse possible avant les gelées (ou le retournement) si le semis a été suffisamment précoce.
Rendement potentiel : environ 5 T de MS en 1ère coupe, moitié moins en repousse.
Valeur alimentaire : 0.70 à 0.75 UFL /kg de MS et 70 à 75 g de PDIN et de PDIE.
2-Ray-grass d’Italie alternatif
Type de RGI poussant très rapidement mais à très faible pérennité (6 mois).
Le RGI exige un peu plus d’eau que le sorgho pour pousser, mais les semis de l’année de RGI se comportent nettement mieux que les prairies de RGI d’un an en été.
Préfère des températures un peu plus douces que le sorgho.
Vient à épi à chaque coupe.
Parmi les RGI alternatifs, certains sont encore plus rapides (et moins pérennes) que d’autres : c’est la famille des Westerwold. En climat favorable, ils sont capables de fournir une coupe en 6 semaines à partir du semis.
Utilisation en ensilage ou en affouragement en vert, pâturage possible si le sol porte correctement.
Rendement potentiel : environ 5 T de MS en 1ère coupe, un peu moins en repousse, mais pâturage des repousses possible sans attendre. S’ensile facilement, comme un RGI non-alternatif.
Valeur alimentaire : 0.90 à 0.80 UFL / kg de MS suivant le stade et 55 à 70 g de PDIN, 75 à 80 g de PDIE
3-Ray-grass d’Italie non-alternatif
C’est le RGI utilisé couramment. Il pousse un peu moins rapidement que l’alternatif mais tient un an sans problème (et plus). En dérobée jusqu’à un semis de maïs au printemps prochain, c’est sans doute le meilleur choix : il assurera une ou deux coupes cet automne et encore une très bonne 1ère coupe au printemps.
8 à 10 semaines lui seront sans doute nécessaires pour fournir une bonne coupe, à partir du semis.
Avec un semis d’été, il ne viendra pas à épi avant le printemps prochain : les coupes de l’année seront sans épi.
Utilisation en ensilage ou en affouragement en vert, pâturage possible si le sol porte correctement.
Rendement potentiel : environ 5 T de MS en 1ère coupe, moitié moins en repousse, mais pâturage des repousses possible sans attendre. S’ensile facilement.
Valeur alimentaire : 0.90 à 0.80 UFL / kg de MS suivant le stade et 55 à 70 g de PDIN, 75 à 80 g de PDIE
Association possible avec du trèfle violet pour améliorer la valeur azotée du fourrage :
ajouter 4 à 5 kg/ha de TV (ce n’est pas suffisant pour réduire la fertilisation azotée)
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