Tarissement Mammites à coliformes : elles se préparent pendant la phase de tarissement

Depuis plusieurs années, de gros efforts ont été fournis en Grande-Bretagne comme en France pour améliorer la qualité du lait du point de vue des cellules et des mammites. Il en résulte une nette amélioration de la situation. Mais parallèlement à cela, les coliformes* sont devenus là bas la cause principale des mammites. Une étude anglaise récente a confirmé que  la contamination des vaches se faisait principalement pendant le tarissement.

Des infections plus fréquentes qu'on le croit durant la période se tarissement

L'étude a été réalisée sur 6 troupeaux anglais, présentant des taux cellulaires de tank inférieurs à 250 000 C/ml et des vêlages étalés sur l'année. (627 vaches étaient incluses dans l'étude).

Elle a montré que plus de la moitié des mammites à coliformes en début de lactation ont été contractées pendant le tarissement :

Ce chiffre atteint pratiquement 60 % si l'on y inclut les autres pathogènes Streptocoque uberis et Staphylocoque aureus).

Attention, qui dit mammite due à des coliformes ne signifie pas forcément « mammite colibacillaire » tel qu'on l'entend habituellement avec des signes cliniques graves et une atteinte de l'état général. Au contraire, les mammites dues aux coliformes contractées pendant le tarissement restent à l'état subclinique plusieurs semaines et ne peuvent se manifester que par quelques grumeaux dans le lait. De plus, parmi les vaches infectées par ces coliformes durant le tarissement, seules quelques unes d'entre elles expriment la maladie.

Les facteurs « déclenchants » seraient des pathologies de début de lactation (vêlage difficile, déficit énergétique en début de lactation, fièvre de lait, cétose, métrite, non délivrance...

Ces résultats remettent en cause la théorie du germe opportuniste qui veut que la contamination par les colibacilles se fasse dans les heures qui précédent les signes cliniques sans phase subclinique préalable. En clair c'en serait fini de l'affirmation « la mammite colibacillaire, c'est la fatalité, on n'y peut rien ! »

Le rôle du traitement au tarissement

Le prolongement de cette étude a montré que l'on diminuait le nombre de mammites cliniques dues aux entérobactéries en début de lactation en utilisant un produit de tarissement à large spectre et à action prolongée, qui assure une meilleure prévention contre les germes d'environnement (cf article précédent Tarissement - Quel traitement antibiotique ? en cliquant ICI)

L'utilisation de produits différents (traitement selectif) en fonction du taux cellulaire de la vache et du type de germes présents dans la mamelle est également possible, mais nécessite un diagnostic précis sur chaque vache du troupeau, établi par une personne compétente et un conseil adapté à chaque élevage, beaucoup plus complexes à mettre en place.

La qualité du logement des vaches taries est fondamentale

La limitation des contaminations passe avant tout par le logement des taries dans les meilleures conditions d'hygiène, qu'elles soient au pâturage ou en stabulation.

Le pâturage sans ombre, particulièrement durant les fortes chaleurs, favorise la concentration des animaux sur certaines petites zones plus humides et ombragées qui deviennent de véritables bouillons de culture et ne valent pas mieux qu'une aire paillée trop petite et sale. Dans ces conditions, il est évident que les mamelles sont souillées et que l'on accroît le risque de nouvelles infections.

Ce risque augmente également lorsque le bâtiment des taries est exposé au vent ou à la pluie.

Il est probable, à la lumière de cette étude, que l'on comprenne mieux certains cas de mammites alors que l'élevage est parfaitement tenu et que les conditions d'hygiène hivernales dans les bâtiments sont excellentes. Les problèmes sont peut être à rechercher dans les conditions de logement des taries.