Pour M. Gaymard, qui participait à la convention de l'Association de la Transformation Laitière (ATLA), cette mission "doit permettre d'identifier les atouts et les handicaps de la filière française" du lait. Les premières conclusions de cette étude devront être disponibles fin janvier 2004 et "un certain nombre de choses devront être décidées le plus rapidement possible", a déclaré M. Gaymard. Pour M. Gaymard, au moins deux questions specifiques devront faire l'objet d'un examen particulier : "la stratégie à adopter en faveur de la valorisation du lait et l'adaptation du modèle laitier français, à travers l'évolution des exploitations, l'évolution de l'outil industriel, et notamment l'équilibre entre la fabrication de produits industriels et de produits de grande consommation, et enfin les actions de promotion interne comme externe qui permettront de soutenir la demande". Le ministre de l'Agriculture a également annoncé que Bruxelles devrait autoriser le découplage total des aides dès 2005, ce qui va permettre à la filière laitière de lui "transmettre dans les jours qui viennent" ses propositions en matière de découplage. Affectés par la baisse des prix, les producteurs laitiers français avaient demandé, le 19 novembre dernier, la création d'un fonds national de régulation des marchés et menacé de mener des actions à partir de janvier 2004 si leurs problèmes n'étaient pas pris en compte. Pour M. Gaymard, qui reconnait que la filière laitière connaît "en ce moment une passe un peu délicate en France", la "consommation européenne et mondiale de produits laitiers devrait encore augmenter". Selon le ministre de l'Agriculture, "les évolutions de marchés devraient être favorables car la demande s'oriente vers des produits de plus en plus élaborés et porteurs de valeur ajoutée". Le président d'ATLA, Xavier Paul-Renard, est beaucoup moins optimiste, affirmant qu'"il est évident que nous allons connaître pendant quelques années une tendance baissière du prix du lait à laquelle nous n'étions pas habitués". Plusieurs raisons expliquent, selon M. Paul-Renard, cette tendance : "le hard-discount, les premiers prix, l'européanisation des marchés, la faiblesse de la consommation intérieure, la pression de la Commission (de Bruxelles) et l'écart grandissant entre la valorisation des produits industriels et des produits de grande consommation". |