Cette opération de "sécurité publique", qui s'est achevée mercredi après-midi, a permis d'abattre 52 bovins livrés à eux-mêmes qui refusaient de se laisser approcher par l'homme et dont les réactions étaient devenues "extrêmement violentes", selon la préfecture qui avait pris un arrêté de "dangerosité". Les autres n'ont pas encore été retrouvés. L'opération a commencé mardi matin avec la sécurisation par la gendarmerie du site, situé sur la commune de Bussière-Dunoise, près de Guéret. Armés de carabines à lunettes, deux tireurs de l'Office national de la Chasse ont ensuite abattu un à un les animaux, avec pour consigne de ne tirer "qu'à coup sûr", afin "d'éviter toute souffrance", selon la même source. Laissés à l'abandon dans les champs depuis des années, sans contrôle sanitaire, ces bovins d'élevage chargeaient volontiers les intrus, empêchant tout regroupement pour un transfert du cheptel à l'abattoir. L'échec des services vétérinaires, qui n'avaient pas réussi à les neutraliser avec des tirs de produits anesthésiants, a amené la préfecture à ordonner l'abattage des bêtes, promises à l'équarissage. Par contre 83 chevaux, appartenant au même propriétaire, ont pu être regroupés, pour être confiés à d'autres éleveurs. Le propriétaire de ces animaux, âgé d'une cinquantaine d'années, avait été condamné en décembre 2002 par le tribunal correctionnel de Guéret à une interdiction d'exercer son métier parce qu'il les laissait depuis des années à l'abandon, ne leur apportant ni soin, ni nourriture. Une vingtaine de bovins étaient morts de froid et de faim l'hiver dernier. Choquée par cette "extermination", la Fondation Brigitte Bardot a dénoncé mercredi dans un communiqué "cette opération commando qui bafoue les règles élémentaires de protection animale". L'association a annoncé son intention de faire condamner l'Etat et d'"éviter qu'à l'avenir, un tel carnage ne se reproduise". |