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Jeunes agriculteurs L'agriculture dans tous ses états au congrès mondial des jeunes paysans à Paris

PARIS, 8 juin (AFP) - Protéger les agriculteurs de tous pays contre un ultra libéralisme à tout crin et permettre à chaque paysan de vivre de son métier: le Congrès mondial des Jeunes agriculteurs, qui s'ouvre mercredi à Paris, sera pour eux l'occasion de définir une agriculture mondiale équitable.

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"Notre pari, c'est de rassembler plus de 1.000 agriculteurs venus d'une centaine de pays qui débattront de l'avenir des paysans", a indiqué Jérôme Despey, président des Jeunes Agriculteurs.

Le congrès sera inauguré le 11 juin par le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin et clos le 13 juin par le Président de la République, Jacques Chirac.

Pays riches et pays en développement ont, selon M. Despey, les mêmes préoccupations et leurs agricultures doivent être complémentaires et non concurrentes.

"Nous espérons que cette réunion avec les agriculteurs d'Afrique, d'Asie, d'Amérique... aboutira à l'élaboration d'un texte commun permettant une alternative à l'ultralibéralisme d'aujourd'hui", a-t-il précisé.

La sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté, l'agriculture durable, l'environnement, les politiques d'installation, et les échanges agricoles internationaux sont autant de questions qui seront évoquées lors de ce congrès, a déclaré M. Despey.

La déclaration commune devrait permettre "de réaffirmer que l'agriculture est un secteur essentiel à la vie humaine", a-t-il souligné.

"Nous voulons mettre en place des marchés mondiaux organisés avec des préférences spécifiques par rapport aux productions pour protéger l'agriculture mondiale et ses agriculteurs. Les paysans doivent pouvoir vivre de leur production plutôt que d'aides directes ou indirectes", a-t-il expliqué, en allusion au projet de réforme de la Politique agricole commune de découpler les aides de la production.

Ce projet, très critiqué par plusieurs pays européens, France et Espagne en tête, et vilipendé par les grands syndicats agricoles français, doit justement être débattu à Luxembourg le 11 juin, jour de l'ouverture du Congrès.

Autre sujet délicat pour les agriculteurs, les subventions à l'exportation des pays développés. En février, M. Chirac avait proposé un moratoire sur les subventions agricoles des pays riches qui "déstabilisent" les faibles agricultures africaines.

Ce moratoire, soutenu par l'Union européenne, devait concerner toutes les aides, y compris les restitutions européennes et les aides américaines. Mais, lors du sommet du G8 à Evian début juin, les Etats-Unis se sont opposés à cette proposition.

A la veille des pourparlers de l'Organisation mondiale du Commerce sur la libéralisation des échanges à Cancun (Mexique) en septembre, il est essentiel "de sensibiliser les décideurs politiques à la nécessité de définir de nouvelles politiques agricoles", a insisté M. Despey.

"Nous voulons leur faire passer un message indiquant que l'ultralibéralisme, on n'en veut pas, que les prix mondiaux les plus bas, on n'en veut pas, et que nous, jeunes paysans, nous attendons autre chose de la politique agricole mondiale", a-t-il martelé.

Mais, a-t-il prévenu, "cela ne sera pas simple car le Groupe de Cairns est complètement opposé à ce positionnement de protection des marchés".

Constitué en 1986, ce groupe de 18 pays grands exportateurs de produits agricoles (notamment Australie, Argentine, Canada, Chili, Afrique du Sud) prône une libéralisation radicale des marchés agricoles mondiaux.

En marge du congrès, les agriculteurs français organisent une "Agriparade" où 36 chars représentant les agricultures régionales défileront le samedi 14 et seront exposés au Champ de mars le dimanche 15. A cet endroit également, sera installé du 11 au 15 juin un "Agrivillage" mondial avec cinq "maisons" mettant en scène les agricultures des cinq continents.


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