Maîtrise des inhibiteurs : Une préoccupation de tous les instants
Un inhibiteur est une substance qui empêche (inhibe) la multiplication bactérienne à des doses très faibles. Les antibiotiques sont la première cause d'inhibiteurs dans le lait.
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DES ENJEUX TRES VARIES Les inhibiteurs présentent différents types de risques. Des risques technologiques : connus depuis longtemps. L'inhibition des bactéries lactiques, essentielles pour toute transformation, rend impossible la fabrication de yaourt. |
La production de beurre est, elle aussi, altérée : difficultés de barattage, mauvais rendement et défauts de flaveur. Les fromagers subissent une mauvaise coagulation, des difficultés d'égouttage et des perturbations de l'affinage.
Des risques de santé publique : une préoccupation croissante, à la fois toxicologique (c'est ce qui a causé l'interdiction du chloramphénicol), allergique, mais surtout l'induction d'antibiorésistance. On observe l'augmentation du nombre de germes résistants à tout antibiotique. La part d'une mauvaise utilisation du médicament vétérinaire n'est pas précisément chiffrée, mais d'après les chercheurs, c'est une des composantes de cette évolution.
Un risque commercial
L'image de marque du lait et des produits laitiers, aliment de l'enfant et du sportif, est celle de produits sains et naturels. Toute crise médiatique aurait des conséquences défavorables sur le marché.
C'est pour toutes ces raisons que des moyens de contrôle ont, depuis longtemps, été mis en place. Chaque année, ce sont pratiquement dix millions d'analyses traquant les inhibiteurs qui sont réalisés par les laboratoires interprofessionnels, les laiteries.
DES MOYENS D'ANALYSE QUI DEVIENNENT PLUS PRECIS.
Depuis le 7 janvier 2002, la méthode officielle de détection des inhibiteurs s'est rapprochée de celle utilisée dans les autres pays européens. Elle est plus proche des LMR (Limite Maximale de Résidus) et des tests utilisés en laiterie.
EVOLUTION DE LA METHODE OFFICIELLE
· Un test avec bacillus stearothermophilus
Proche des tests des autres pays.
Proche des tests entreprises.
Proche des LMR fixées pour la sécurité.
Test fiable et répétable.
· Les évolutions constatées dans les résultats
Pas de changement si posologies et délais respectés.
Plus de positifs si non respect.
· Un gage de professionnalisme de la filière
Pour démontrer l'implication de tous les acteurs.
Pour prévenir une remise en cause irrationnelle.
PRINCIPES DE LA NOUVELLE METHODE
· Méthode de "screening" avec b. stearothermophilus :
Kit microplaques : Delvotest MCS
· Maintien des tests de confirmation de diffusion sur gélose :
Sécuriser et consolider le diagnostic.
Eviter toute erreur sur l'identité du pénalisé.
Orienter la recherche par grandes familles d'antibiotiques.
Transmettre une information qualitative et semi quantitative.
LES TESTS DE CONFIRMATION
· Dans un premier temps, maintien de deux des trois tests actuels :
b.stearothermophilus et b.subtilis
· Projet de modification avec :
b.stearothermophilus : (pénicillines et céphalosporines)
m.luteus (aminosides, macrolides et sulfamides)
b.cereus ( tétracyclines)
EN PRATIQUE, UNE ORGANISATION PRECISE POUR EVITER TOUT ACCIDENT.
Première étape : l'ordonnance.
Celle-ci doit accompagner tout médicament présent sur une exploitation. Elle doit être conservée cinq ans. Y figurent :
- l'identification de l'animal,
- la date du traitement,
- le(s) médicament(s) utilisé(s) (voie d'administration, dose et durée du traitement, délait d'attente lait et viande)
S'il s'agit d'un traitement systématique (ex : tarissement), les animaux qui auront reçu ces produits seront inscrits sur le registre d'élevage.
Attention à l'ambiguïté de certains produits : destinés aux veaux… ; il n'y a donc pas de mention "délai attente lait" puisque ce produit n'est pas autorisé chez la vache en lactation.
Gare aux situations à risque : tout écart (modification de la voie d'administration, de la dose, de la durée et/ou du rythme) peut avoir des conséquences graves.
Deuxième étape : l'identification des animaux et l'enregistrement
Trop d'accidents arrivent avec le trayeur habituel qui "connaît ses vaches". Des bracelets velcro, crayons marqueurs ou tout système visible, permettant une bonne gestion des animaux traités, doivent être utilisés.
Les traitements réalisés doivent être consignés chronologiquement dans le registre d'élevage.
Troisième étape : des bonnes pratiques et du bon sens.
Rincer la griffe venant de servir à une vache en traitement : le lait résiduel peut suffire à contaminer un tank. Un rinçage ou, mieux encore, une griffe spéciale, éviteront tout incident.
Adapter la taille du bidon de dérivation : combien de débordements responsables de la contamination du tank ? Certaines vaches, bien qu'en cours de mammite, peuvent encore faire déborder les petits bidons de 20 litres. On trouve sur le marché des pots de 30 litres. Ne pas tenter la chance en voulant y mettre plusieurs vaches !
Respecter le délai d'attente. Même lors d'un traitement par voie intra mammaire, c'est bien le lait des quatre quartiers qui doit être détourné. Ne pas oublier les traitements par voie générale pour boiterie, métrites.
Après le vêlage, la période réglementaire de "non livraison du lait" est de 7 jours. Les spécialités de tarissement les plus efficaces sont aussi les plus dangereuses de ce point de vue. En cas de tarissement court ou de naissance prématurée, il faut penser à écarter le lait après le vêlage, pendant 14 jours. Pour plus de sécurité, faire un test avant la réintroduction dans le tank.
En cas de doute, avertir la laiterie et réaliser un test rapide.
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