Analyse d'herbe et indices IP, IK Un outil pour la fertilisation phosphatée et potassique des prairies
Les analyses d’herbe permettent de gérer efficacement la fertilisation des prairies car elles reflètent toute absorption insuffisante ou excessive de phosphore (P) et potassium (K). Méthode, conseils pratiques, interprétation et avantages par rapport à l'analyse de sol, par le BTPL.
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La réalisation des Dexels montre que la fertilisation des prairies est couramment négligée, en effet les épandages de déjections sont souvent concentrés sur les cultures et notamment le maïs au détriment des prairies. L’apport de déjections (lisier, fumier de dépôt ou compost) sur les prairies permet une meilleure production d’herbe ou une économie d’engrais.
Les analyses d’herbe permettent de gérer efficacement la fertilisation des prairies car elles reflètent toute absorption insuffisante ou excessive de phosphore (P) et potassium (K).
Principede la méthode
En condition climatiquefavorable et lorsque la plante est correctement alimentée (apports répondantaux besoins en N, P et K), les teneurs en Phosphore et Potassium sont liées àla teneur en Azote.
On calcule des teneurs enP et K théorique correspondant à une alimentation équilibrée à partir de lateneur en azote mesurée :
P théorique = 0,15 + 0,065 N mesuré
K théorique = 1.6 + 0,525 N mesuré
Les indices IP et IK reflètent lateneur mesurée de la plante par rapport à la teneur théorique (en %) qu’ilsdevraient avoir.
IP (%) = 100 x P mesuré / Pthéorique = 100 x P mesuré / (0,15 + 0,065 N mesuré)
IK (%)= 100 x K mesuré / Kthéorique = 100 x K mesuré / (1.6 + 0,525 N mesuré)
Mise en œuvre pratique
Cette méthode testée depuis une quinzaine d’années concerne les prairies quel que soit leur mode d’exploitation :
prairie temporaire implantée depuis au moins deux ans
prairie permanente quelle que soit sa composition
Dans les associations graminées trèfle blanc, comportant une proportion de trèfle blanc supérieure à 25 % au printemps, le diagnostique n’est utilisable qu’acondition d’éliminer le trèfle blanc des échantillons.
Pour que la méthode soit applicable, il faut que le couvert végétal soit fermé, c’està dire que la hauteur d’herbe doit être d’au moins 15 cm. De plus il fautéviter de prélever de l’herbe en cours de sénescence. Il convient deprélever les échantillons lorsque les conditions climatiques sont favorablesà la pousse de l’herbe, généralement au printemps.
On prélève unevingtaine de poignées d’herbes (coupées à 4- 5 cm dusol) prélevées dans une zone représentative de la parcelle. Les échantillons(500 g de matière verte environ) doivent être acheminés rapidement aulaboratoire, pour éviter la fermentation, qui risque de modifier les teneurs enazote et donc les indices.
Les analyses à demander au laboratoire sont la teneur en azote, phosphore, et potassium de laplante pour calculer les indices. Mais il peut être utile de demander des analyses de magnésium, calcium, et sodium qui permettront d’apprécier laqualité des fourrages et d’adapter la complémentationmin érale des animaux.
Si les prairies sontfertilisées épisodiquement (tous les deux, trois ou quatre ans), il estconseillé de réaliser le diagnostique la dernière année avant apport de façon à cerner la situation la plus défavorable.
Les indices varient peu d’une année sur l’autre sur des parcelles conduites de la même manière. Une analyse permet donc de définir la politique de fertilisation phospho-potassique des années suivantes.
Interprétation des indices :
Excédentaire : On peut faire l’impasse sur la fertilisation (pendant 2 à 4 ans selon leniveau de IP et IK). L’état de nutrition en absence d’apportdiminue plus vite pour le potassium que pour le phosphore.
Satisfaisant et trèssatisfaisant : Les pratiques defertilisation sont satisfaisantes.
Insuffisant : L’augmentation de la fertilisation P et K augmenteragénéralement une augmentation de la production.
Très insuffisant : Une augmentation de la fertilisation entraînera une augmentation de laproduction et des teneurs en P ou K du fourrage.
Dans les systèmesou l’on ne recherche pas l’optimum de production, on pourrait être tentéde se satisfaire d’indices de production faibles. Ceci peut être risqué, d’unepart pour l’animal, d’autre part vis à vis de la composition botanique dela prairie. Une biodisponibilité trop faible mise en évidence par des indicesIP et IK faibles risque de pénaliser le développement ou le maintient delégumineuses, et de favoriser l’implantation d’espècesde qualité médiocre.
Les avantages de l’analyse d’herbe par rapport à l’analyse de sol
L’analyse de sol est difficilement utilisable pour les prairies car le phosphore et le potassiumprésentent sous prairie des teneurs très variables selon la profondeur, lesprotocoles d’échantillonnage de sol sont donc mal établis pour les prairies.De plus les tests analytiques mis en œuvre par leslaboratoires (en particulier pour le phosphore) ne permettent pas de bien caractériserla biodisponibilité des ces éléments sous prairie : L’analysede sol ne sera pas représentative de la capacité de la plante à prélever lephosphore et le potassium.
L’analyse d’herbe rend compte de la disponibilité du phosphore et du potassium provenant du sol et de la fertilisation minérale ou organique, mais aussi de l’aptitude de la prairie à les prélever.
L’analyse permet ainsi le diagnostic de l’état de nutrition de la prairie à l’échelle de la parcelle. Elle offre la possibilité de contrôler, d’ajuster ou de définir une politique de fertilisation phosphatée et potassique des prairies.
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