La production laitière en californie
Un voyage d’étude B.T.P.L. en Californie a permis à 50 personnes de découvrir la filière laitière de Californie. Voici quelques éléments de compréhension et d’interrogation sur la production laitière dans cet Etat.
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Des atouts
- Un contexte favorable : du soleil, des sols fertiles, de l’eau à volonté en provenance des Rocheuses, une main d’oeuvre mexicaine qualifiée et peu exigeante.
- Une forte croissance économique (liée aux nouvelles technologies, au spectacle...) qui induit une forte progression du nombre de consommateurs (migration à l’intérieur des U.S.A., plus l’immigration en provenance du Mexique).
- Une modification des habitudes alimentaires avec une augmentation de la demande en fromages (fromages à pizza, fromages pour burger...). La production a été multipliée par 5,5 entre 83 et 97.
Conséquences : une explosion de la demande qui induit une augmentation de la production laitière : la Californie est devenue le premier état producteur de lait des U.S.A. devant le Wisconsin.
Un état d’esprit
- Le mythe de la réussite sociale : beaucoup de fermes sont aux mains de Hollandais ou de Portugais émigrés après la 2ème Guerre Mondiale pour travailler dans les fermes qu’ils dirigent actuellement à force d’endurance et de ténacité ! (QUID des Mexicains : Quelle intégration pour eux demain dans la société américaine, prendront-ils la place des Hollandais et Portugais ?)
- Un credo : « Plus on est gros, plus on est efficace » et « Tout le monde veut devenir gros ». L’agriculture américaine n’est pas une agriculture « sociale » contrairement à la nôtre qui est considérée comme telle.
- Le consommateur veut payer son alimentation le moins cher possible. Toutefois il existe quelques partisans du bio pour penser différemment.
- Les consommateurs sont beaucoup plus sensibles aux conditions d’hygiène (bactéries...) qu’aux résidus (hormones...).
Le fonctionnement
- Des usines à lait :
- 600 VL de moyenne à 9 000 kg par vache
- un salarié pour environ 500 000 litres.
Aujourd’hui les éleveurs visités ne voient pas de limite à la concentration, ils imaginent très bien des moyennes de 4 000 ou 5 000 VL par élevage dans 20 ans.
- Des bâtiments réduits au minimum, une couverture en tôle sur une structure métallique très légère, sans bardage.
- Des salles de traite qui fonctionnent 24 heures sur 24 (3 traites par jour en majorité).
- Des vaches en zéro-pâturage.
- Une évacuation des effluents qui repose soit sur la disponibilité en eau : système chasse d’eau (flushing ® lagune ® irrigation), soit sur l’extrême sécheresse du climat (lisier sec raclé, système drylots).
- Une alimentation basée sur le foin de luzerne (6 à 11 coupes suivant les zones), l’ensilage maïs (jusqu’à 25 tonnes de MS/ha), l’ensilage de blé et divers sous-produits de l’industrie agro-alimentaire : graines de coton, enveloppes d’amandes, déchets de biscuiterie...
- L’utilisation de la B.S.T.
Selon leurs dires, la moitié des éleveurs l’utilisent sur environ 40 % de leurs vaches. Pour eux : « La B.S.T. n’est qu’un moyen de production comme les autres » , « Son utilisation est obligatoire pour être compétitif », « La B.S.T n’est plus un sujet de polémique ».
- Peu de contraintes environnementales : la seule obligation administrative est de disposer des surfaces nécessaires pour absorber les eaux souillées (bloc traite et flushing, soit de 18 à 22 VL/ha).
- Gestion des troupeaux par lots.
- Un prix du lait très éloigné du prix mondial et proche du nôtre en tenant compte de leurs taux.
Des interrogations et réflexions
- La ressource en eau
Dans des régions où la pluviométrie est de 150 à 350 mm par an,l’eau est essentielle à la vie. Aujourd’hui l’eau vient des Rocheuses etun acheminement depuis le Canada est envisagé. Mais la population californienne vacroître de 60 à 70 % en 20 ans. Aujourd’hui l’agriculture utilise 80 % del’eau.
- La pression des villes
L’augmentation de la population induit une pression importante surles terres.
- Une logique discutable
Un système poussé à l’extrême - pas de limite - pasd’état d’âme, l’enjeu semble être de grossir encore et toujours pourgagner plus d’argent.
Mais dans beaucoup de cas, il s’agit de réinvestissements de fermes expropriées parles villes, quelle est leur rentabilité réelle par rapport aux capitaux investis ?Comment les transmettre ? Il n’y a pas de place pour les jeunes...!
- Les réactions des consommateurs
Le consommateur continuera t-il à se moquer des conditions deproduction, de l’environnement pourvu que les produits alimentaires aient le coût leplus faible possible ?
- Les risques sanitaires liés à la concentration : que se passera t’il en cas d’épidémies ?
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