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Prix du lait Les PME spécialisées dans les PGC rattrapent leur retard

L’an passé, elles affichaient les plus faibles hausses de prix du lait. Les augmentations tarifaires obtenues ces derniers mois des GMS boostent aujourd’hui leur prix de base.

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L’horizon des PME spécialisées dans les PGC s’éclaircit, au moins temporairement. Le prix du lait payé à leurs livreurs aussi. L’an passé, n’ayant pas ou peu l’échappatoire de l’export et des produits industriels, elles ont dû attendre le troisième trimestre pour le décollage de leurs prix de vente, la distribution française renâclant jusque-là à répercuter l’augmentation des charges industrielles dans leurs prix aux consommateurs. Les hausses tarifaires se poursuivent à un bon rythme. En fonction des produits laitiers, les prix en GMS ont augmenté de 16 % à 23 % en début de premier trimestre (source Cniel).

Convergence des prix vers Lactalis

Cette embellie tarifaire se concrétise dans les prix du lait des PME. Elles rattrapent le retard de l’an passé. Les entreprises Milleret (fromages), Laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel (lait UHT), Alsace Lait (produits frais) et, dans une moindre mesure, Les Maîtres Laitiers du Cotentin (MLC) (produits frais, fromages, lait UHT) sont un bon exemple. Les deux premières avaient enregistré les hausses les plus faibles de 2022 : + 58,04 €/1 000 l et + 43,72 €/1 000 l (infographie ci-dessous). Leur prix moyen 12 mois d’avril 2023 fait un bond de + 14,14 € et de + 31,63 € par rapport à avril 2022, pour atteindre respectivement 456,69 € et 469,24 €. Quant à Alsace Lait et MLC, leur progression leur permet de flirter avec le prix 12 mois de Lactalis dans leur région.

Carton rouge contre Bruno Le Maire

Croisons des doigts pour que l’embellie perdure. Oubliant bien vite la crise énergétique que subissent les transformateurs et producteurs laitiers, et plus largement les filières alimentaires, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire fait pression pour une réouverture des négociations avec les GMS… Et des prix à la baisse. « Niet », répondent pour l’instant les industriels. Cela n’empêche pas la vigilance car ils courent le risque que la déconsommation, entamée depuis plusieurs mois, s’accentue. D’autant plus que, parallèlement, la tenue des marchés mondiaux est incertaine. Pour l’instant, ils absorbent plutôt bien la hausse de collecte mondiale, qui est modérée. La collecte européenne plus ou moins dynamique et la politique d’importation des Chinois conditionnent le prix du lait du second semestre. Celui du deuxième trimestre est en grande partie écrit. Lactalis et l’Unell se sont déjà mis d’accord sur un prix de base France à 435 €/1 000 l en avril, 427 € en mai et 415 € en juin. Il prend en compte une baisse du prix allemand de 44 € en mai et de quasi 50 € en juin. Dans ce dernier cas, c’est plutôt une hypothèse basse qui est retenue. Elle reprend la baisse de plus de 50 € annoncée pour mars par des laiteries nord allemandes. Elle serait plus modérée dans le sud, autour des — 25 €. « En cas d’écart avec les publications officielles, il y aura des régularisations en juillet », a indiqué l’Unell à ses adhérents. De son côté, Sodiaal a fixé 456€ en avril et 440€ en mai. Dans les deux cas, il faut déduire 20 € de saisonnalité.

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