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OPLB Lactalis envisage de réduire son exposition aux marchés beurre-poudre

Ronan Jacques au micro, interpelle Serge Moly, directeur des achats de Lactalis (deuxième à partir de la droite). À leurs côtés, François Le Toquin, trésorier d’OPLB (à gauche), Karine Le Beller, vice-présidente (au centre) et Christophe Barayré, directeur de la région Ouest de Lactalis (à droite).

Assemblée générale. Ronan Jacques, président d’OPLB, passe la main au moment où Lactalis souhaite discuter avec les OP d’un désengagement des marchés mal valorisés afin d’augmenter le prix du lait.

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Serge Moly, directeur des achats de lait chez Lactalis, a choisi l’assemblée générale de l’Organisation de producteurs Lactalis Bretagne (OPLB), dans l’une des régions les plus dynamiques de sa collecte, pour détailler, un peu, sa vision de l’avenir. « Je ne suis pas inquiet sur les volumes, mais plutôt sur la valorisation », a-t-il lancé. Une position qui détonne à l’heure où d’autres industriels ont fait du recul de la production laitière leur préoccupation première. La collecte du numéro un français a pourtant perdu 3,8 % en 2023 par rapport à 2022.

À l’OPLB, le nombre de livreurs s’établit en moyenne à 235 en 2023. Ils se distinguent par une référence moyenne élevée à 735 326 l, contre 600 000 l pour ceux du Grand Ouest. L’OPLB, qui n’adhère pas à l’Unell, n’a jamais eu recours à la médiation. « Nous ne sommes pas toujours d’accord mais nous réussissons à maintenir le dialogue avec Lactalis », relate Ronan Jacques, président d’OPLB. Il a annoncé qu’il passait la main après quatorze ans d’activité au sein de l’association des éleveurs, puis d’OPLGO et enfin d’OPLB. Des élections sont prévues en avril pour désigner une ou un successeur.

Égalim accroît la pression à l’avantage des producteurs

Devant un public soucieux de la faiblesse du prix payé par Lactalis, Serge Moly a expliqué que 30 % de la collecte rejoint le marché des produits industriels où la valorisation dépasse à peine les 300 €/1 000 l. En outre, sur le marché des PGC, les MDD progressent au détriment des marques nationales. La baisse de la collecte n’a pas modifié le mix-produit de l’entreprise.

Plus nouveau, Serge Moly anticipe une pression accentuée en 2024 pour imposer un prix du lait couvrant les coûts de production des éleveurs. « C’est l’esprit de la loi et Égalim 4 représente une épée de Damoclès. Nous ne pouvons plus perdre des parts de marché en GMS et pour nos clients étrangers, Égalim n’a aucun sens. » D’où la nouvelle piste évoquée de réduction des volumes. « Nous voulons limiter nos achats de protéines et nous recentrer sur les PGC », explique Serge Moly. Diviser par deux le poids des produits industriels dans le mix-produit aurait un impact significatif sur le prix du lait. Cette évolution va être discutée avec les OP et l’aboutissement de la médiation avec l’Unell est crucial. « Cela pourrait offrir une fenêtre de tir pour un deuxième round de négociation avec les GMS afin de tenir compte d’une valeur rehaussée de la matière première agricole pour les produits sous marques nationales », conclut Serge Moly. Il insiste sur la nécessité de capitaliser sur ces marques à l’heure où la production repart en Allemagne, et même en Italie. Or ces volumes supplémentaires viendront alourdir le marché des PGC. Serge Moly ne fixe pas d’échéance pour avancer dans cette direction. Il n’évoque pas non plus le sort des tours de séchage, dont certaines ont été rénovées à grands frais. On comprend le doute qui s’installe dans l’auditoire.

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