Brésilienne d’origine, attirée par l’élevage dès son enfance, Aline Dall’Orsoletta s’est construit un parcours à la croisée de la science et du terrain. Cette chercheuse en nutrition animale et vétérinaire s’attache à développer des solutions durables pour les éleveurs.

Originaire de Santa-Catarina, au sud du Brésil, Aline Dall’Orsoletta, 35 ans, semble avoir été destinée à travailler dans l’élevage. « Ma passion vient de mes grands-parents maternels, qui étaient éleveurs de bovins laitiers et porcins. Je ne me voyais pas faire autre chose ». Très tôt, ce contact familial avec l’agriculture lui donne envie de suivre des études supérieures dans ce domaine qu’elle affectionne.

Un parcours académique au Brésil

Après avoir obtenu son diplôme de vétérinaire au Brésil, Aline passe deux années sur le terrain, en contact direct avec les éleveurs.
Elle ressent cependant le besoin d’aller plus loin : « J’ai décidé de reprendre mes études, car je voulais explorer davantage les aspects scientifiques et techniques de la nutrition des ruminants ». Son chemin la conduit à un master, puis à un doctorat, au cours duquel elle travaille sur les émissions de méthane en élevage. Une bourse gouvernementale lui permet de venir en France en 2017 pour intégrer un projet de recherche de l’Inrae autour de la durabilité en nutrition animale. Aline se souvient : « Je me suis dit : pourquoi ne pas tenter ? La porte s’est ouverte, et je me suis lancée ».

La France : un tournant dans sa carrière

Séduite par les opportunités qu’offre la France dans le domaine de la recherche, Aline décide de s’y installer définitivement en 2019. Elle décroche un premier poste en tant que conseillère en élevage pour une association de producteurs « Bio en Normandie ».
Cette expérience, bien que courte, s’avère formatrice : « C’était enrichissant, car j’ai découvert la production biologique, un univers que je ne connaissais pas, tout en restant en contact avec les éleveurs ».

Aline rejoint CCPA, un groupe international expert en nutrition et santé animales, en janvier 2020, où elle intègre dans un premier temps l’équipe dédiée aux ruminants. Ce poste lui permet de renouer avec ses aspirations scientifiques tout en gardant un lien étroit avec les réalités du terrain. « C’était un équilibre parfait entre la recherche appliquée et le support aux éleveurs », ajoute-t-elle.

Allier science et pratique

En 2022, après un changement d’organisation au sein de CCPA, Aline accède à un poste de cheffe de projet au sein du département Recherche et Innovation. Cette évolution marque un aboutissement dans sa carrière, aligné avec son objectif initial de travailler comme chercheuse. Aujourd’hui, elle pilote des projets de fond, allant de la recherche de nouveaux ingrédients à la mise au point de pratiques innovantes pour répondre aux enjeux environnementaux et sanitaires. « Je travaille sur des sujets très variés, précise Aline, par exemple les problématiques comme les émissions de méthane, les rejets azotés ou encore la santé et le bien-être des animaux ».

La recherche au service des éleveurs

Bien qu’Aline soit désormais plongée dans la recherche et le développement, elle conserve une approche tournée vers la pratique. « Même en R&D, je garde un lien avec les éleveurs, souvent par l’intermédiaire de mes collègues du service technique. Cela me permet de rester connectée aux réalités du terrain et de m’assurer que nos travaux répondent réellement aux besoins des élevages. C’est le sens de mon travail », estime-t-elle.
Son travail inclut également la gestion de la data, un domaine qu’elle considère essentiel pour la filière.
« Aujourd’hui, les données jouent un rôle clé dans la compréhension des pratiques et dans l’élaboration de solutions adaptées. Cela fait partie des outils que j’intègre dans mes projets ».

Une femme dans un milieu masculin

Quand Aline repense à ses débuts professionnels, elle estime avoir dû s’affirmer en tant que femme dans un milieu encore largement masculin. « Quand j’ai commencé à travailler comme vétérinaire au Brésil, j’ai souvent entendu : es-tu sûre que tu vas y arriver ? Tu n’as pas peur de te salir ? ». En France, elle a également dû faire ses preuves : « Il faut montrer que l’on a sa place surtout quand on est une jeune femme, mais avec le temps, les choses évoluent et on gagne en légitimité ».

Aux futures générations

Aline souhaite transmettre un message à celles et ceux qui envisagent une carrière dans la recherche : « Il y a tant à explorer dans le domaine de la nutrition animale : durabilité, bienêtre et santé animale... Les défis sont nombreux, mais il faut être résilient et s’adapter. À force de travail, il y a derrière la satisfaction de contribuer à des solutions concrètes pour les éleveurs ».

 

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Le Cniel
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