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Contrat de solutions et usage des phytosDes premiers résultats « qui doivent servir à interpeller le grand public »

Didier Guillaume, lors de la table-ronde anniversaire du Contrat de solutions, mardi 4 février 2020. 
Didier Guillaume, lors de la table-ronde anniversaire du Contrat de solutions, mardi 4 février 2020.  (©Cheick Saidou/agriculture.gouv.fr)

L’association Contrat de solutions initiée par la FNSEA avec une quarantaine d’organisations partenaires a fêté mardi 4 février les deux ans de l’initiative. Des « premiers résultats concrets » pour faire face à l’enjeu des produits phytosanitaires ont été présentés à Didier Guillaume et Emmanuelle Wargon, qui invitent les partenaires de l’initiative à mieux communiquer sur leurs efforts et résultats auprès du grand public.

Initié par la FNSEA en 2017 et structuré depuis l’été 2019 en véritable association, le «  contrat de solutions » pour faire face aux enjeux de réduction des produits phytosanitaires s’est offert, pour ses deux ans d’existence, un soutien sans faille de Didier Guillaume et d’Emmanuelle Wargon. Le ministre de l’agriculture et la secrétaire d’État auprès du ministre de la transition écologique ont répondu à l’invitation de l’association mardi 4 février 2020 pour faire à la quarantaine de partenaires membres la même recommandation : mieux communiquer auprès du grand public sur les résultats obtenus.

« Jamais le monde agricole n’a fait autant d’efforts dans la réduction des phytos », admet Didier Guillaume. Mais le monde agricole ne parvient pas encore à inverser la tendance de l’opinion des citoyens, ces derniers préférant retenir la hausse « conjoncturelle » de la vente de produits phytos sans regarder plus en détail les efforts des agriculteurs vers de meilleures pratiques de traitement.

« Le Gouvernement vous fait confiance, le Gouvernement vous suit sur ces sujets, mais nous avons besoin de résultats », a assuré Didier Guillaume. Et des résultats, « nous en avons », a poursuivi Éric Thiroin, égrainant quelques exemples des 69 fiches conseils du contrat à disposition des agriculteurs.

Le déploiement de l’usage d’outils d’aide à la décision chez les agriculteurs s’est accéléré depuis deux ans. En cultures de pomme de terre, en vignes ou en céréales, les surfaces traitées grâce à un OAD ont grimpé de 10 à 20 % en un an, engendrant « une réduction des fongicides d’environ 20 % ». Par ailleurs, les surfaces emblavées en variétés de betteraves résistantes aux maladies foliaires ont augmenté de 8 % en 2019.

En matière de biocontrôle, les pratiques évoluent : l’usage de soufre pour lutter contre la septoriose en céréales « a progressé de plus de 200 % pour atteindre plus de 300 000 ha couverts l’an passé ». « On part de loin mais c’est un très bon début. »

Prochaine étape à court terme : le lancement, le 24 février prochain au Salon de l’agriculture, d’une campagne de communication sur 12 mois pour promouvoir l’utilisation de la nouvelle génération d’EPI – les équipements de protection individuelle.

Opération de com' pour réconcilier la société avec son agriculture

Sensibilisée à ces résultats, Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès de la ministre de la transition écologique réagit : « Les agriculteurs font déjà beaucoup d’efforts pour aller vers un modèle plus responsable. Mais la société voit encore l’agriculture telle qu’elle était il y a 10 ans. Il faut rendre la trajectoire du Contrat de solutions crédible pour réconcilier la société avec son agriculture. »

Justement, les chartes de bon voisinage, « lancées bien avant la décision, fin décembre 2019, de mettre en place des zones de non-traitement », devraient être déployées dans « tous les départements courant 2020 ». Selon Éric Thiroin, « 28 chartes départementales ont été signées à fin janvier 2020 ». « Nous allons aussi mener des actions concrètes pour favoriser le dialogue », explique-t-il. Notamment grâce à des « débats citoyens » à l’instar de ceux organisés récemment dans son département d’Eure-et-Loir.

De la communication, il en faudra assurément : la confiance déjà atrophiée entre agriculteurs et citoyens est encore un peu plus ébranlée par le dernier rapport de la Cour des comptes, estimant que la politique de réduction des produits phytosanitaires reste « très en deçà des objectifs ».

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