La moitié du lait écrémé en poudre accumulé dans les stocks d'intervention publique depuis 2015, soit 190 000 tonnes sur 380 000, a été remise en circulation sur les marchés « sans les déséquilibrer et sans compromettre le redressement du secteur », affirme l'exécutif européen dans un communiqué. « Notre approche prudente porte ses fruits », a déclaré le commissaire européen à l'Agriculture, Phil Hogan, cité dans le communiqué. « Il ne s'agit pas, en revanche, d'être complaisant. La production doit rester mesurée en tenant compte de la réalité des conditions du marché », a-t-il tout de même ajouté. L'intervention publique, gérée par la Commission européenne, « a joué un rôle important dans la stabilisation des marchés entre 2015 et 2017 en aidant à éliminer les excédents de production dans une situation qui était extrêmement déséquilibrée », rappelle la Commission.
Depuis fin 2016, une série d'adjudications a permis de remettre progressivement les stocks sur le marché. Selon l'Observatoire du marché du lait, les prix du lait écrémé en poudre évoluent sous le niveau public d'intervention (169,8 euros / 100 kilos) depuis un an, mais la situation « s'améliore un peu depuis mai ». Cette situation avait incité mi-octobre les ministres de l'Agriculture des 28 à prolonger la suspension du plafond d'intervention publique pour l'achat de lait en poudre, appliquée depuis mars.
Les prix du lait sont, quant à eux, sur une pente ascendante après un plus bas à 32 centimes le kilo en mai, atteignant en moyenne 35 centimes le kilo en septembre, selon le dernier rapport de l'Observatoire du lait. Les prix du beurre restent à des niveaux très élevés, à plus de 5 000 euros la tonne depuis six mois, et les prix du fromage se maintiennent à de « bons » niveaux, selon la Commission, malgré une légère hausse des stocks chez les producteurs. La production de lait, qui a été encore élevée au premier semestre, devrait s'afficher en hausse « modeste » de 0,8 % pour l'année 2018, prévoit la Commission.