Index de synthèse Prim’holsteinLe poids économique des caractères avantage la MP, la fertilité et les cellules

« Selon notre étude, l’ISU rénové en 2012 se situerait à 93 % de l’optimum économique. Ce qui signifie que l’ISU actuel convient bien pour améliorer le revenu des éleveurs de Prim’holstein », rassure Delphine Pinard, chercheuse à l’Institut de l’élevage.

Cette étude publiée aux journées 3R 2013, évalue un index de synthèse (IS) économique modélisé à partir d’un système Prim’holstein intensif avec ensilage de maïs, typique des régions Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Haute-Normandie. Cette simulation du fonctionnement d’un atelier laitier se base sur l’ensemble du troupeau (veaux, réformes, taries,…) avec des grilles de prix de recettes de lait/viande et de coûts opérationnels moyens sur ces dernières années.

Le caractère génétique ayant le poids le plus important est la quantité de matière protéique (MP) qui représente 29 % de l’objectif de sélection économique. Viennent ensuite la fertilité des vaches et le taux cellulaire à hauteur de 17 % chacun et la longévité fonctionnelle à 15 %. Les autres caractères comptent pour moins de 10 % dans l’objectif de sélection.

1. La quantité de matière protéique : 27,9 % de l’IS éco

+ 4,02 €/VL/an avec l’augmentation de 1 kg de MP en 305 jours de lactation. Soit + 93 € par écart-type génétique standardisé (permet de comparer les caractères entre eux).

2. La fertilité des vaches : 17,7 % de l’IS éco

+ 8,46 €/VL/an en augmentant d’un point de fertilité vache. Lié à l’influence sur le nombre de réformes pour infertilité, le taux de renouvellement, le rapport multipares/primipares dans le troupeau, le % de vêlages faciles,... Mais détériore aussi le comptage cellulaire (vaches plus âgées), le nombre de mammites cliniques et la vente de vaches de réforme.

3. Le score cellulaire (Scs) : 16,9 % de l’IS éco

+ 1,13 €/VL/an pour une diminution de 0,01 point de Scs. Lié à l’augmentation de la recette lait et à la baisse du nombre de réformes pour taux cellulaires élevés.

4. La longévité fonctionnelle : 13,8 % de l’IS éco

+ 102,67 €/VL/an pour une année de longévité en plus. Impact positif sur le coût de renouvellement, la production laitière, etc. mais négatif sur les mammites, l’infertilité, le nombre de réformes vendues, etc.

5. La quantité de matière grasse : 8,8 % de l’IS éco

+ 0,94 €/VL/an en augmentant d’un kilo de matière grasse en 305 jours de lactation.

6. La fertilité des génisses : 5,4 % de l’IS éco

+ 2,59 €/VL/an en gagnant un point de fertilité génisse. Joue sur les coûts de reproduction des génisses élevés.

7. Le volume de lait : 3,3 % de l’IS éco

- 0,01 €/VL/an en augmentant le volume de lait de un kilo par vache (en 305j) sans modifier les taux de matières utiles. Le revenu diminue car cette production de volume de lait supplémentaire entraîne une augmentation du coût alimentaire supérieure à l’augmentation des recettes laitières.

8. Les mammites cliniques : 2,4 % de l’IS éco

+ 1,49 €/VL/an si la fréquence des mammites clinique diminue de 1 %. Joue sur le coût vétérinaire et le taux de réforme.

9. Le poids vif des réformes : 1,9 % de l’IS éco

+ 0,36 €/VL/an pour un kilo de poids vif en plus lors de la réforme des vaches.

10. Les conditions de naissance : 1,2 % de l’IS éco

+ 1,82 €/VL/an en augmentant la fréquence de vêlages faciles de 1 % (baisse des coûts vétérinaires).

11. La survie des veaux à 48 heures : 0,5 % de l’IS éco

+ 0,90 €/VL/an si le nombre veaux vivants après deux jours augmente de 1 %.

« En simulant une sélection sur l’index synthétique économique d’un grand nombre de jeunes taureaux prim’holsteins avec évaluation génomique, on s’aperçoit que l’IS éco et l’ISU sont assez proches (93 %) », explique Delphine Pinard. En comparaison avec l’ISU 2012, l’IS économique privilégie plus les caractères fonctionnels et moins les caractères de production. La morphologie fait exception car il est difficile d’attribuer une valeur économique à ce caractère. Son poids dans l’IS économique est trois fois moindre que dans l’ISU 2012.

« Nous avons testé divers scénarii de conjoncture des prix. Il apparaît que les poids économiques des caractères sont relativement peu sensibles aux variations de prix et de coûts des aliments. Donc, à moins que le contexte change de façon radicale, on peut dire que les poids économiques seront valables quelques années. » Par ailleurs, cette étude a été conduite sur un seul cas type (intensif avec ensilage de maïs) et il faudra calculer les poids économiques des caractères dans les autres systèmes représentatifs de la race afin de déterminer l’IS économique optimal pour la majorité des éleveurs de Prim’holsteins.

Ce travail sert de base à l'OS Prim'holstein dans sa réflexion pour décider s'il faut rénover l'ISU.