Dans la région, 41 % des agriculteurs sont âgés de plus de 55 ans et dans 48 % des exploitations, au moins un des exploitants a cet âge voire davantage, avec une moyenne à 50,4 ans. 35 % des producteurs ont moins de 40 ans.
Dans 48 % des fermes : un exploitant ou + > 55 ans
À noter malgré tout : des différences entre départements et productions. Le Puy-de-Dôme concentre la population agricole la plus vieille, ainsi que les grandes cultures (57 % de producteurs > 55 ans, 48 % pour les bovins lait et viande). Des pourcentages similaires à ceux affichés à l'échelle nationale, un peu supérieurs en grandes cultures (54 % de producteurs > 55 ans en France) et bovins lait (45 %), mais inférieur en viande (52 %).
Seuls 25 % des agriculteurs > 60 ans pensent céder leur ferme.
52 % de projets d'installation en élevage, que 24 % en bovins
Pourtant, les points accueil installation (PAI) voient leur fréquentation augmenter dans toute la région, de + 9,5 % entre 2019 et 2021, avec de fortes variations entre départements cependant : les hausses les plus marquées sont enregistrées dans le Rhône, puis les Savoie, et les plus faibles dans l'Ain, l'Isère, la Loire ; dans l'Allier, le nombre de porteurs de projet accueillis diminue même.
Qui sont les candidats à l'installation en région Aura (au PAI) ?
Région Aura | France | |
Femmes | 42 % | 33 % |
> 30 ans | 56 % | |
Diplôme(s) agricole(s) | 58 %(1) | |
Sous statut individuel | 45 % | |
Bio | 30 % | 20 % |
Transformation | 27 % |
(1) parmi les diplômés, 25 % sont titulaires d'un Bac+2 voire plus, avec des écarts importants entre départements : 13 % dans le Cantal à 53 % dans le Rhône.
« Ils sont de moins en moins jeunes, souvent en reconversion professionnelle. En outre, seul un tiers peuvent s'installer à relativement court terme, fait remarquer Laurence Romanaz. Dans notre région d'élevage, bovin principalement, si 52 % envisagent une production animale, moins d'un quart pensent élever des vaches : 12 % des laitières, 10 % des allaitantes et 2 % les deux. 4 % s'orienteraient vers les grandes cultures, mais 17 % vers le maraîchage. Par ailleurs, 45 % souhaitent s'installer en individuel alors que les fermes à transmettre sont souvent en société. »
Répartition des porteurs de projets par production
Sur 3 000 porteurs de projets par an accueillis au PAI en Auvergne-Rhône-Alpes, ils ne sont plus que 1 100 à suivre le 3 P (plan de professionnalisation personnalisé), dont 800 à le valider, et 1 200 à s'installer en moyenne, dont 750 installations aidées (avec dotation jeune agriculteur ou DJA, « attractive en Aura » selon la chambre d'agriculture) sur ces 3 dernières années, soit 1 affiliation sur 2 chez les moins de 40 ans. « Certes notre région est la première en France en nombres d'installés, mais entre le premier contact au PAI et l'installation effective, on perd un tiers des gens ! », constate la chargée de mission. Une déperdition qu'explique, sans doute en partie, l'inadéquation entre offres de reprise et desiderata des candidats, évoquée plus haut au travers des productions et du statut social.
Et qui sont les installés ?
• Femmes : 25 %
• Âge : 29 ans
• Diplôme : 62 % Bac ou plus
• Statut : 65 % en société
• Bio : 37 %
• Hors cadre familial : 42 %
• Localisation : 67 % zone de montagne
• DJA moyenne : 44 000 €
• Principales productions : 26 % bovins lait, 18 % bovins viande, 8 % polyculture-élevage.
« Presque 20 % de femmes en moins, 10 % de personnes en plus à vouloir s'associer, 14 % de plus à opter pour les vaches laitières et 8 % pour les allaitantes : on observe un certain décalage entre les personnes que nous recevons au point accueil installation et celles qui s'installent », met en avant Laurence Romanaz. Si la baisse de l'effectif de femmes pose question quant aux freins qu'elles pourraient rencontrer, l'évolution vers davantage d'association et d'élevage bovin montre que les candidats au métier d'agriculteur ont fait évoluer leur projet en fonction du contexte régional.