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Rentrée 2023Transitions et changement climatique : l’enseignement agricole met l’accent !

Rentréee 2023 de l'enseignement agricole
Former aux transitions agricoles et à la lutte contre le réchauffement climatique : un enjeu majeur pour renouveler les générations dans l'agriculture. (©Adobe Stock : africa-studio.com (Olga Yastremska and Leonid Yastremskiy))

Plus de 200 000 élèves inscrits : les effectifs de l’enseignement agricole sont encore plus qu’encourageants pour la rentrée ! Dans son cartable cette année : les transitions et le changement climatique pour que les jeunes, qui veulent travailler dans l’agriculture, y soient préparés le mieux possible.

Chiffres de la rentrée 2023 de l'enseignement agricole
Les principaux chiffres de la rentrée 2023 de l'enseignement agricole. ( © Ministère de l'agriculture)

213 400 élèves de la 4e au BTSA, en passant par les écoles d’ingénieurs, de vétérinaires et de paysagistes-concepteurs (dont 55 % de garçons et 45 % de filles, et près de 50 000 apprentis), un peu plus de 800 établissements (près de 600 privés), 17 écoles d’enseignement supérieur, 135 CFA, 200 exploitations agricoles et surtout 91 % de réussite aux examens : chaque année, la rentrée est l’occasion de donner les derniers chiffres de l’enseignement agricole, qui prépare à plus de 200 métiers, dans différents domaines dépassant les secteurs agricole et agroalimentaire : « forêt et bois, préservation et mise en valeur des milieux naturels, entretien et création d’aménagements paysagers, services aux personnes âgées ou à la petite enfance en milieu rural mais aussi dans les territoires (tourisme, animation, communication, commerce et vente)…»

« La rentrée 2023 de l’enseignement agricole est placée sous le signe des grands enjeux que sont le renouvellement des générations d’actifs en agriculture et les transitions agroécologique et climatique », a insisté le ministre Marc Fesneau. Pendant six mois, à la demande du président de la République, une grande concertation nationale et régionale a été mise en place par l’État, avec les Régions, pour définir les orientations à prendre pour renforcer la souveraineté alimentaire de notre pays, a-t-il expliqué. Renouveler les générations et accélérer les transitions sont apparus aux yeux de tous, professionnels des filières agricoles, enseignants, collectivités, associations, chercheurs, citoyens, y compris les plus jeunes, comme deux priorités de notre souveraineté alimentaire. »

Des axes prioritaires pour l’année scolaire qui commence, présentés aux apprenants dans le message de rentrée, que Marc Fesneau leur a adressé en vidéo ainsi qu’aux équipes pédagogiques :

« L’Aventure du vivant est devenue la marque de notre enseignement, un enseignement en phase avec une société qui bouge, évolue et s’adapte », a-t-il résumé.

« Produire autrement » et en s’adaptant au changement climatique

Préparer ses élèves aux transitions que l’agriculture aura à mener est l’un des objectifs principaux que s’est fixé, depuis quelque temps déjà, l’enseignement agricole. Lancé il y a trois ans, le plan « Enseigner à produire autrement pour les transitions et l’agroécologie » montre des résultats prometteurs : « les établissements ont fait évoluer leurs pratiques pédagogiques, leurs enseignements et leurs modes de culture », indique le ministère dans un communiqué. D’ailleurs, près d’une centaine d’entre eux ont mis en avant leurs actions lors de la 2e édition duPrintemps des transitions en 2023.

Et tous s’impliquent pour « relever le défi du changement climatique ». Cinq, particulièrement moteurs (à Sartène, Valence, Obernai, Albi et Lyon-Dardilly), seront « démonstrateurs pionniers sur le climat » en 2023-2024, auprès des agriculteurs et conseillers agricoles entre autres, dans le cadre d’un projet de recherche et développement de trois ans piloté par les Chambres d’agriculture France, soutenu par le ministère et dont les apprenants devront être acteurs. Au programme notamment : la présentation d’expérimentations réussies visant à diminuer les rejets de gaz à effet de serre.

L’Eplefpa d’Obernai, par exemple, ouvrira les portes du méthaniseur de l’exploitation du lycée, « qui traite 5 000 tonnes de biomasse par an issues de fumier et de déchets alimentaires (cantines et industries locales) ». « L’un des plus grands pôles expérimentaux de digestats de méthanisation de France », précise-t-il ajoutant que « l’optimisation de l’épandage des digestats » permet de « limiter les émissions de GES et d’augmenter le stockage de carbone dans les sols ».

L’Eplefpa de Lyon-Dardilly fera visiter sa pépinière horticole et sa parcelle de fruits rouges en agrivoltaïsme depuis janvier 2023 (225 kWc sur 4 500 m2). Car, en plus de produire de l’énergie, ces panneaux servent d’ombrage contre les aléas climatiques (gel tardif, canicule) et ont un intérêt agronomique (réduction de l’évapotranspiration et donc de la consommation d’eau). La ferme de l’Eplefpa de Sartène, enfin, fera découvrir « la stratégie d’autonomie et de diversification alimentaire » conduite au sein de son élevage ovins lait et caprin, afin « d’optimiser les ressources fourragères sur les parcours arborés et en culture, en fonction de l’altitude et des comportements des espèces animales ».

Carte des établissements agricoles en France
Carte des établissements agricoles en France. ( © Ministère de l'agriculture)

Former davantage de vétos

Pour pallier le manque de vétérinaires, en particulier en zones rurales, différentes initiatives sont mises en œuvre. Citons le plan gouvernemental de renforcement des quatre écoles nationales vétérinaires (ENVd’Alfort, de Lyon, de Nantes et de Toulouse) pour la période 2023-2025. Objectif : que le nombre d’étudiants, déjà en hausse de 35 % depuis 2012, continue de progresser avec l’ouverture de 180 places par promotion au lieu des 160 actuelles. Suite à la loi de programmation de la recherche, l’agrément d’écoles vétérinaires privées d’intérêt général, dont le niveau d’exigence est identique à leurs homologues publiques, est en outre possible, comme pour l’école vétérinaire UniLaSalle de Rouen à la rentrée dernière.

Des évolutions qui viennent compléter la réforme de 2021 donnant accès aux ENV via un concours post-bac sur Parcoursup. De 160 bénéficiaires au départ, le gouvernement prévoit d’en compter 280 en septembre 2024, soit 50 % des jeunes en formation véto à l’image des autres pays de l’Union européenne. L’ambition à l’horizon 2030 : 75 % de vétérinaires de plus qu’en 2017.

De même, les concours véto et agro sont accessibles aux BTS (formation initiale et apprentissage) et à partir de cette année, « le parcours sera amplifié, sécurisé et facilité », s’engage le ministère. Concrètement : fini la classe préparatoire ATS (adaptation technicien supérieur)-bio d’un an pour pouvoir se présenter et qui faisait l’objet d’une sélection. Laquelle restreignait de fait les effectifs alors que ce public dispose « de compétences techniques et d’une connaissance des milieux de la production et de la transformation agricoles, très appréciées des écoles et futurs employeurs ».

De plus, les concours auront lieu durant la seconde année de BTSA : l’admission définitive ou le refus seront communiqués dès qu’elle est terminée. « Les épreuves seront adaptées et réservées aux seuls titulaires d’un BTSA, d’un BTS ou d’un BTSM (pour certaines options) », complète le ministère. Les admis devront toutefois passer par une année « passerelle », dans une classe à effectif réduit d’un lycée agricole. À savoir : un concours dédié est également prévu pour les BUT.

Autres changements et priorités

Le cap et le bac pro viennent d’être réformés, et le ministère de l’agriculture profite de la rentrée pour rappeler l’une des mesures phares : le versement d’une « allocation financière pour les périodes de formation en milieu professionnel » : 50 €/semaine en 1ère année de Capa et seconde professionnelle, 75 € en 2nde année et en première pro, 100 € en terminale.

Enfin, le sport reste une composante essentielle de la formation. Notons qu’en 2022-2023, plus de 120 établissements agricoles ont proposé près de 160 sections sportives : 44 en rugby, 43 en activités en pleine nature et de montagne, 21 en équitation, 20 en football/futsal, 11 en basket-ball/handball/volley-ball/badminton, 15 dans les domaines nautiques et aquatiques, en 2 en athlétisme et en musculation.

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