« L’orge de l’Union européenne et de l’Australie compenseront la baisse de la récolte d’orge en Ukraine et dans la région de la Mer noire » sur la campagne de commercialisation 2023/24, estime le cabinet UkrAgroConsult.
La production ukrainienne est attendue en-dessous de 6 Mt cette année (5,4 Mt selon le Conseil international des céréales, 5,9 Mt selon l’USDA) : moins qu’en 2022 et loin de la moyenne des trois campagnes d’avant-guerre, autour de 9 Mt.
???? Selon les premières estimations de l’@USDA , la production ukrainienne sur 2023 s’afficherait en nette baisse par rapport à la moyenne. Réponse dans quelques semaines.
— Arthur Portier (@PortierArthur) May 23, 2023
?? Moins d’exports attendus@agritel_argus #oatt pic.twitter.com/aWATfEdkN5
Les surfaces en orge d’hiver, à 535 000 ha, ont « considérablement diminué » par rapport aux années précédant le conflit, souligne Maryna Marynych, analyste chez UkrAgroConsult, et les surfaces emblavées en orge de printemps « n’ont pas atteint les plans du ministère de l’agriculture », à « seulement 763 000 ha au 25 mai ».
Conséquence : les exportations d’orge de l’Ukraine sur la campagne 2023/24 sont annoncées en chute libre : 1,3 Mt seulement selon le CIC, contre 2,5 Mt sur 2022/23 et 4,25 Mt en moyenne sur les trois campagnes précédentes.
Alors que le pays oscillait jusqu’en 2022 entre la deuxième et la quatrième place des plus gros exportateurs mondiaux, elle est depuis tombée à la sixième place à cause du conflit, souligne UkrAgroConsult.
L’UE devrait augmenter ses exportations en 2023/24
En haut du classement, forte d’une récolte estimée en hausse par la Commission (à 52,3 Mt, + 1,3 % par rapport à 2022) et « de stocks de report plus élevés », l’Union européenne pourrait exporter 10 Mt d’orge en 2023/24, soit une hausse de 11,2 %.
Et redevenir, selon l’USDA, le premier exportateur mondial « car la récolte d'orge australienne pourrait être considérablement réduite en raison de l'impact négatif attendu d'El Niño ».
Quant à la Chine, acteur majeur du marché mondial de l’orge, sa part dans les exports ukrainiennes est passée de 45 % en 2021/22 à 12 % en 2022/23, relève UkrAgroConsult : « la chute de la production et la logistique d’exportation difficile via le corridor céréalier ont empêché les exportateurs de rassembler de gros lots pour les expédier vers des destinations lointaines ».
Autre facteur d’explication : dans un contexte de risques géopolitiques croissants, l’Empire du milieu a décidé de diversifier ses approvisionnements en céréales, s’ouvrant notamment au maïs brésilien et décidant de revoir ses mesures antidumping sur les importations d’orge australienne.
« L’Australie pourrait revenir dans la liste des principaux fournisseurs d'orge de la Chine », conclut le cabinet d’analyse. Cela au détriment de la France et de l’Argentine, plus lointaines et donc moins compétitives en termes de taux de fret.