Xavier Barat, du bureau étude Innov-Eco², développe une approche experte visant à combiner agrivoltaïsme et pâturage tournant dynamique en élevage ovin. Sa méthode, en phase de consolidation, repose sur l’évaluation précise des capacités de production fourragères des exploitations. Objectif : caler le chargement animal sur le potentiel herbager, les limites et les apports des aménagements sur ce dernier et dimensionner l’ensemble de l’activité d’élevage en conséquence.
« L’idée c’est d’observer le parcellaire et ce qu’il peut produire pour créer plusieurs paddocks qui pourront être divisés et organisés, détaille-t-il. Au moment de leur mise en place, les aménagements photovoltaïques vont permettre de matérialiser de grands îlots indépendants les uns des autres qui permettront une bonne gestion de l’herbe tout au long de l’année. »
Un moyen de mieux transmettre les élevages bovins ?
L’un des enjeux, pour l’ingénieur-conseil, est de favoriser une dynamique de relance de l’élevage ovin. « Cela crée des opportunités pour les élevages bovins difficiles à reprendre parce que trop grands et avec trop de capital, pointe-t-il. Repartir sur la base d’un système ovin qui sera soutenu par l’intégration d’aménagements photovoltaïques permet de remettre rapidement en place des systèmes viables techniquement. Économiquement aussi, car la filière ovine est en fort développement, avec des prix rémunérateurs. »
Équilibrer rémunération du foncier et maintien de l’activité agricole
Xavier Barat accompagne ainsi une dizaine de projets en région Bourgogne Franche-Comté et confirme l’intérêt des éleveurs pour ce type de projet. Les raisons évoquées sont économiques, souvent mêmes motivées par la volonté de passer en filière ovine.
L’insertion territoriale de tels aménagements ne doit pas être négligée avertit tout de même l’expert. « Il faut pour chaque projet aborder les choses à la fois par une approche agro-économique mais aussi socio-territoriale pour lui permettre de naître et de s’installer dans de bonnes conditions. » La répartition des valeurs doit aussi être questionnée : « Si la rémunération du foncier est trop élevée, la production agricole ne pourra pas entrer en concurrence, et ce n’est pas ce qu’on veut. »