L'études Agrinautes 2020 réalisée par Hyltel-Datagri pour Terre-net Média et La France Agricole » est l’étude de référence des usages du numérique des agriculteurs. Présentée le mardi 9 février 2021, elle a mis en avant cinq tendances majeures de l’utilisation du numérique dans le mode agricole.
Un taux de couverture 4G en hausse
Aujourd’hui, plus de 95 % des exploitations sont couvertes par le réseau mobile. Deux tiers des répondants captent la 4G sur le siège de leur exploitation (66,9 %). En revanche, en ce qui concerne les parcelles, ce taux est un peu plus faible et se situe à 55,1 %. En 2019, le taux de couverture de la 4G sur le siège de l’exploitation était de 41,7 % soit une progression de + 15,9 points en 1 an.
Si l’ordinateur (fixe ou portable) reste le premier équipement informatique des agriculteurs, 7 répondants sur 10 déclarent détenir un smartphone. 86 % des agriculteurs interrogés consultent quotidiennement Internet. Grâce à une couverture réseau bien meilleure et à une démocratisation du smartphone, l'étude souligne un « lissage de l’utilisation d’internet ». Les connexions des agriculteurs à Internet restent légèrement plus marquées avant la journée de travail (de 6h à 9h), et après 20h, dûes à l’utilisation de l’ordinateur et de la tablette.
Une demande forte d’outils d’aide à la décision, notamment en techniques culturales
Afin de coller au plus près de la réalité, une « liste exhaustive d’outils d’aide à la décision (OAD) a été proposée » aux répondants. Cependant, 56 % d’entre eux ne font pas appel à des OAD.
Attention, cela ne signifie pas que les agriculteurs n’en ont pas besoin. Au contraire, 43,9 % d'entre eux souhaiteraient disposer d’un tel outil pour la météo, 28,1 % pour la lutte contre les maladies, 27,4 % pour la lutte contre les mauvaises herbes et 26,3 % pour la lutte contre les insectes ravageurs. Il y aurait donc une très forte demande en matière de gestion des cultures. Viennent ensuite les marchés (18,8 %) et la gestion du troupeau (17 %)
Covid et e-commerce : Quels impacts ?
70 % des répondants réalisent des achats en ligne. Cela leur évite de se déplacer, et leur permet de trouver des prix plus attractifs.
Même si l’absence de confiance dans le paiement en ligne diminue d’année en année (35,9 % aujourd’hui), les achats en ligne se font principalement sur des « petits paniers » (pièces détachées, produits d’entretien, vêtements...). Les achats importants étant réalisés en physique. En comparant les chiffres de l’année passée, « il n’y a pas eu, a priori, d’effet Covid » sur le e-commerce agricole.
Arrivée d’un nouveau format : le podcast
« Le podquoi ? » Si un agriculteur sur neuf écoute des podcasts, 69,7 % ne le font pas et 18,2 % ne savent même pas de quoi l’on parle. Un podcast n’est ni plus ni moins qu’une émission audio disponible en streaming sur Internet. À la différence d’une émission de radio, c’est à l’auditeur d’aller écouter le fichier sur sa plateforme de streaming préférée et de s’abonner ensuite pour être sûr de ne rater aucune émission !
Il est vrai qu’il existe « très peu de podcasts axés sur l’agriculture ». Nous pouvons citer par exemple Le quart d’heure agricole de Terre-net et Web-agri, La clé des champs, Culture Champs de Bayer ou encore Des antennes dans les champs de Syngenta. « Pour développer cet usage du podcast, il faudra probablement une offre plus importante. »
Vers la fin de l’e-mailing non ciblé ?
Les agriculteurs sont de plus en plus sollicités par des emailings professionnels. On observe une hausse significative de l’envoi d’emailing puisque la proportion d’agriculteurs recevant plus de 50 e-mails augmente.
L’année dernière, ils étaient 39,4 % à se sentir trop sollicités. Cette année, ce chiffre atteint 53,3 %, soit une hausse de + 13,9 %.
« L'étude a été conduite du 15 juin au 15 septembre 2020, elle a été diffusée par email auprès de 70 000 exploitations réparties sur tout le territoire français » (orientation grandes cultures, polyculture-élevage et élevage). 980 réponses ont pu être collectées dont 42,5 % sont producteurs de grandes cultures, et polyculteurs, et 40,5 % sont éleveurs de bovins (lait et/ou viande).