Si beaucoup de coopératives agricoles proposent des dispositifs spécifiques pour les jeunes agriculteurs (3/4 des structures interrogées du réseau de La Coopération Agricole selon une enquête de 2018-2019), peu de nouveaux installés connaissent ces mesures (4 % les sollicitent selon une enquête d'ADquation pour Agrodistribution menée en mai-juin 2019), qui diffèrent selon les entreprises et sont plus ou moins étoffées. D'où la nécessité de communiquer davantage sur ces diverses démarches d'accompagnement.
« Nous organisons des réunions pour faire découvrir la coopération aux futurs installés, chaque coopérative ayant sa propre politique d'intégration », expliquait par exemple, lors de la visioconférence "La coopération, un levier à l'installation" de la Semaine de l'agriculture de Nouvelle-Aquitaine, Denis Baro, président de La Coopération Agricole dans cette région.
« Parler de la coopération bien avant l'installation »
« Il importe d'intervenir très en amont de l'installation, durant la formation notamment. C'est pourquoi nous participons aux rencontres qui se déroulent dans les établissements de l'enseignement agricole, pour présenter les avantages des coopératives pour les exploitants mais également les métiers que l'on peut exercer dans les entreprises de notre réseau. »
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Ainsi, si le principal atout pour les porteurs de projet est économique − 73 % des coopératives mettent en place des aides financières (enquête de La Coopérative Agricole) et 70 % des JA en bénéficient (enquête ADquation pour Agrodistribution), notamment parce que le modèle de la coopération repose sur la mutualisation, les bénéfices pour les jeunes producteurs dépassent largement ce seul aspect comme en témoigne ci-dessous Denis Baro.
[Témoignage] Denis Baro, président de La Coopération Agricole de Nouvelle-Aquitaine
« L'esprit coop, c'est transmettre des bonnes pratiques et des valeurs »
« L'esprit coop, c'est aussi transmettre des gestes techniques, des bonnes pratiques et des valeurs, insiste Denis Baro. Il y a aussi un enjeu territorial : aider les futurs agriculteurs à identifier les divers acteurs » avec lesquels ils vont travailler et faciliter les premiers contacts avec eux pour favoriser l'intégration locale, a fortiori lorsqu'ils s'installent en hors cadre familial, viennent d'un autre département et/ou ne sont pas du milieu agricole. « L'essentiel est d'être à l'écoute des jeunes ! »
Être à l'écoute des jeunes. Ils apportent du sang neuf, du dynamisme et une autre vision de l'agriculture.
Et réciproquement, les jeunes agriculteurs permettent de « pérenniser les coopératives », leurs différents sites et silos, et de renouveler, en plus des générations d'exploitants agricoles et d'adhérents, celles des élus au conseil d'administration. Ce sang neuf « apporte du dynamisme et une vision nouvelle », souligne Denis Baro.
Les commissions "jeunes", des laboratoires d'idées.
« Les jeunes poussent à se remettre en question et à faire évoluer les systèmes d'exploitation. Ils sont particulièrement moteurs concernant l'agro-écologie. Il faut que chaque coopérative ait une commission "jeunes" car c'est un laboratoire d'idées et d'initiatives. » « Malheureusement, ils sont souvent réticents à s'engager, regrette-t-il. Installés depuis peu, ils ont la tête dans le guidon. » C'est dommage : « La coop est un tabouret à plusieurs pieds, solide, sur lequel ils peuvent s'appuyer. »
La coop, un tabouret à plusieurs pieds sur lequel les JA peuvent s'appuyer.
Sommaire
Les coopératives et les jeunes agriculteurs
- [Synthèse] Quels liens entre les jeunes agriculteurs et leurs coops ?
- Aides financières, techniques... : quelles mesures dédiées aux jeunes ?
- Denis Baro, président de la Coopération Agricole de Nouvelle-Aquitaine : « Une relation gagnant-gagnant financière, technique et humaine »
- Paroles de jeunes coopérateurs : « Une sécurité financière et agronomique »