« Il y a des avancées aujourd'hui, je les salue », a indiqué le président du principal syndicat agricole français Xavier Beulin, mais « la satisfaction va venir le jour où nous aurons avancé sur les trois sujets qui sont devant nous aujourd'hui » : l'Europe, les normes et autres régulations et la capacité à restaurer les prix, a-t-il ajouté.
Il appelle donc « solennellement tous (se)s collègues à faire preuve de mesure », mais ne demande pas la fin des manifestations. Pour Xavier Beulin, la baisse de 7 points des charges sociales des agriculteurs est « extrêmement importante » car elle permet de « ramener les agriculteurs français dans une moyenne européenne en termes de prélèvements sociaux ».
Le Premier ministre a également « apporté des réponses sur cet excès de normes, de régulations », en faisant en sorte « que nous disposons enfin d'un comité national chargé de l'élaboration des normes et des réglementations », a-t-il souligné. Mais pour Xavier Beulin, si ces mesures vont donner satisfaction aux agriculteurs, « la sanction du prix est fondamentale dans la mobilisation actuelle ». « Nous attendons avec une certaine fébrilité le 29 février au soir et être sûr qu'au moins on puisse avoir eu gain de cause sur quelques sujets », car il faut sortir de « cette spirale infernale où il y a un renvoi de balle permanent entre les grandes enseignes d'un côté les transformateurs de l'autre avec le paysan faisant le ping-pong entre les deux ».
Xavier Beulin estime également que « l'Europe ne peut pas s'affranchir d'un dispositif structurel de gestion de crise qui doit nous amener à réguler le marché et le niveau de prix à l'intérieur des frontières européennes ». Il attend donc que la visite du commissaire européen à l'agriculture, Phil Hogan, le 25 février à Paris soit l'occasion d'annoncer de nouvelles mesures pour le secteur, comme la régulation de la production. « Si la Commission européenne ne nous entend pas, n'imaginons pas un instant que la mobilisation va redescendre », a-t-il assuré.