« On nous demande de produire moins de lait mais c'est plus facile à dire qu'à faire », s'énervent les producteurs. Alors parlons plutôt de livrer moins de lait. Vendre du lait cru aux voisins, faire des yaourts, de la crème ou du beurre pour sa consommation personnelle : s'il n'est pas possible de fermer les vannes, il est possible de réduire les quantités livrées (même de pas grand chose, ce sera toujours ça de gagné !).
14Avril
2020
Acheter ses légumes chez son coiffeur2020-04-14
Depuis la fermeture des marchés de plein air, Alain Moriet achète ses légumes... chez son coiffeur. Pendant ce temps, les achats de farine et produits longue conservation explosent en supermarché : la crise du coronavirus bouleverse les circuits alimentaires.
Le gouvernement a entériné le 3 avril des assouplissements sur les mesures sanitaires, pour permettre à davantage de producteurs de commercialiser leur lait cru en circuit court, alors que certains débouchés ont disparu à cause des mesures liées au Covid-19.
Bien que la pandémie de covid-19 impacte leur activité, d'agritourisme principalement mais aussi de vente directe du fait de la fermeture de nombreux marchés, les producteurs du réseau Bienvenue à la ferme s'organisent pour garantir la sécurité des clients dans leurs magasins. Et pour limiter encore les risques, ils imaginent de nouveaux modes de commercialisation. Car la demande est là, les consommateurs se tournant vers les circuits courts, qu'ils jugent plus sûrs, pour acheter des produits frais de qualité.
Le Covid-19 se transmet lorsqu'un individu est touché par un postillon ou une gouttelette contaminée, ou lorsqu'il porte ses mains ou un objet contaminé au visage. Afin de limiter le risque de transmission, les ministères du travail, et de l'agriculture et de l'alimentation ont publié un kit de lutte contre le Covid-19 rappelant les bonnes pratiques à adopter dans le cadre des activités agricoles.
27Mars
2020
Reportage2020-03-27
« On a doublé nos commandes » : à la bien nommée « Ferme des cochons heureux », le téléphone « n'arrête pas de sonner ». Harold Turgis, éleveurs de porcs à Saint-Quintin-sur-Sioule (Puy-de-Dôme), a vu ses ventes aux particuliers grimper depuis le confinement.
En plein confinement, les nerfs sont mis à rude épreuve pour les éleveurs transformateurs. En Normandie, Thomas Graindorge (61) et Raphaël Spruytte (14) ont le pied sur la pédale de frein. Si Thomas voit la fréquentation de son magasin augmenter, la fermeture des écoles, des restaurants et des marchés l'oblige à réduire de 30 % sa production de crème. Même constat chez Raphaël, dont la production de fromage risque de fortement ralentir face à un carnet de commandes quasiment vide. Les deux éleveurs redoutent d'ailleurs une chute du prix du lait qui entraînerait tout le monde dans sa course.
Suite à la fermeture des marchés de plein vent, annoncée le 22 mars par le Premier ministre dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19, la Confédération paysanne et la Fédération nationale de l'agriculture biologique rappellent que d'autres moyens de distribution sont possibles, et listent les plateformes et les initiatives locales dédiées aux circuits courts.
Avec sa ferme, ses deux troupeaux et plusieurs ateliers de transformation, le lycée agricole Georges Pompidou d'Aurillac dans le Cantal produit de nombreux fromages, viandes, charcuteries, conserves, etc. , commercialisés en direct sur place et auprès de quelques grossistes. Mais en dehors de ce petit réseau d'habitués, qui sait que l'établissement vend en direct ses produits ? Peu de consommateurs en réalité, alors pour se faire connaître, ce dernier a lancé sa propre marque.
Pour la quatrième année, Pourdebon.com propose un concours à tous les producteurs qui vendent en direct, et pas seulement à ceux qui commercialisent leurs produits sur cette plateforme de vente en ligne. Mais pour participer et, qui sait, être élu « e-producteur préféré » de votre région voire de toute la France, il ne vous reste plus que jusqu'au 27 mars !
Des éleveurs et éleveuses de Haute-Garonne ont fait appel au financement participatif, sur la plateforme Miimosa, pour rénover leur atelier de découpe/transformation de viande qu'ils détiennent en Cuma. Au-delà des initiatives individuelles de création ou développement d'exploitations et activités agricoles, le crowdfunding permet aussi de soutenir des projets collectifs d'agriculteurs, contribuant à dynamiser les territoires.
Yves Simon est agriculteur en Ille-et-Vilaine. En reprenant la ferme laitière bio de ses parents en 2004, le jeune éleveur se lance dans la transformation. Une quinzaine d'années après, la ferme du P'tit Gallo a bien changé : Yves s'est entouré de 11 salariés et transforme 400 000 l de lait par an, il a fait naître le réseau Invitation a la ferme, a équipé ses bâtiments de panneaux solaires, a monté un séchoir en grange et une micro-méthanisation. L'éleveur qui cumule les projets se lance maintenant un défi de taille : laisser les rênes de l'entreprise aux salariés pour partir 10 mois au Costa Rica en famille.
Fille et petite-fille d'agriculteurs, Céline Calais a lancé il y a quelques mois l'association « Petit coup d'pouce » pour en donner un, financier, aux femmes agricultrices ou souhaitant le devenir. Elle a créé une boutique en ligne de produits agricoles, fournis exclusivement par des productrices. Le montant des ventes sert à soutenir les projets des exploitantes ayant fait un appel aux dons sur le site internet.
Fabienne et Rémy Gicquel sont éleveurs de vaches laitières bio à St Gonnery (56). Pour nourrir le troupeau à l'herbe toute l'année, ils produisent et sèchent du foin en grange. Et récemment, le couple a eu l'idée de mettre en bocal la bonne odeur du foin qui sèche en produisant de la gelée de foin.
Tous les mardis à 5 heures du matin, les lumières du petit abattoir de Guillestre dans les Hautes-Alpes s'allument. Pourtant, il y a quelques mois, cet abattoir aurait pu rester plongé dans le noir sans la mobilisation des éleveurs du secteur et leur investissement dans le fonctionnement de la structure.