|
Or, avec l’agrandissement des troupeaux et l’évolution des structures d’exploitation, il n’est pas rare que les bâtiments en place n’aient plus la taille adaptée à une bonne gestion du troupeau, et qu'ils deviennent insuffisant pour loger ou nourrir l’ensemble des animaux.
Entre 2006 et 2009, l’Institut de l’élevage, le réseau Chambres d’agriculture de Bretagne et la Chambre d’agriculture du Maine-et-Loire ont donc décidé de se pencher sur le parc stabilisé d’hivernage avec des bovins laitiers.
« Il s’agit d’un mode de logement sans toit caractérisé par une aire de couchage filtrante sur un sol imperméabilisé, afin de récupérer les effluents et assécher rapidement la litière après chaque épisode pluvieux », détaille Jean-Luc Menard, de l'Institut de l’élevage.
Parc stabilisé d’hivernage, logette ou aire paillée
Le parc stabilisé d’hivernage n’est pas une nouveauté dans la sphère mondiale de l’élevage. En effet, ce mode de logement économe a été étudié et développé en Nouvelle Zélande, en Australie, en Irlande et au Royaume-Uni depuis le milieu des années 2000.
L’étude a consisté à évaluer les effets du parc stabilisé d’hivernage sur différents aspects : performances animales (lactation, croissance…), l’hygiène (propreté des animaux, pathologie mammaire, qualité du lait…), le bien-être animal (blessures, boiteries, relation homme-animal). « Nous avons utilisé différents matériaux de litière (copeaux de bois ou paille) pour déterminer les caractéristiques des effluents », poursuit Jean-Luc Menard. Le parc a été comparé à des bâtiments classiques existants sur le site, à savoir logette ou aire paillée.
Concrètement, le parc stabilisé est constitué d’une aire de couchage composé de trois parties :
- un système drainant (de simples tuyaux perforés placés tous les 5 m) permettant de collecter les effluents sous le couchage ;
- un lit de pierre pour favoriser l’écoulement des jus ;
- un matelas de copeaux pour assurer un minimum de confort sans blesser les mamelles.
In fine, la zone de couchage avait 12 m de profondeur, et l’aire d’exercice raclée en lisier faisait 4 m de large. « Pour chaque type d’animaux, deux lots ont été constitués par paires à partir de vaches en production ou taries, de génisses gestantes ou de génisses de 1 à 2 ans à inséminer, tous les animaux recevant par ailleurs la même alimentation », compléte le scientifique.
Adapté pour les vaches taries
Paille ou copeaux ? Cette étude montre que la paille, comme matériau de litière du parc stabilisé hivernal, est préférable à des copeaux de bois pour plusieurs raisons : mécanisation plus facile des apports, fréquence d’entretien adaptable aux conditions météorologiques, propreté. |
Par contre, le parc ne semble pas convenir aux vaches en lactation « pour des raisons d’hygiène et de pathologie mammaire, et ceci malgré des résultats corrects obtenus sur les autres critères ».
À noter toutefois qu’il est recommandé d’utiliser un obturateur du canal du trayon pendant la période sèche « pour les vaches plus sensibles et en complément des autres mesures (hygiène, antibiothérapie) » ; enfin, le parc stabilisé hivernal semble améliorer la croissance des génisses.
Travaux complémentaires
Ce qu’il faut retenir Les résultats montrent que le parc stabilisé d’hivernage est bien adapté aux vaches taries et aux génisses d’élevage, mais n’est pas recommandé pour des vaches en lactation en raison d’une moindre maîtrise de la pathologie mammaire. |
Des études complémentaires sont en cours avec des bovins viande et en climat plus rigoureux (Auvergne, Bourgogne, Limousin).
Enfin, des études se poursuivent au Royaume-Uni et en Irlande sur les effluents et les dégagements de gaz à effet de serre « qui seraient réduits avec le parc stabilisé hivernal par rapport à des logements conduits en lisier ».
Pour aller plus loin: Institut de l’élevage : www.inst-elevage.asso.fr. Journée 3R : www.journees3R.fr Bâtiments d’élevage bovins : comment réduire les coûts d’investissements ? |