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Ludovic André et Thomas Leclerc sont éleveurs dans les Côtes d'Armor (respectivement à Erquy et à Plédéliac). Membres du GIEE de la Baie de St Brieuc, ils se sont fait accompagner par le Cedapa pour faire évoluer leurs exploitations vers des systèmes herbagers.
5 ans après son installation, Ludovic André est passé de 15 à 24 ha de prairies pour ses 42 vaches laitières (avec 12 ha de maïs et 12 ha d'orge). Thomas Leclerc a lui troqué la classique ration maïs/correcteur azoté contre un système pâturant 7 ans après son installation. « Je ne m'y retrouvais plus du point de vue de mon métier mais aussi économiquement parlant. » Il exploite aujourd'hui 57 ha de prairie, 5 ha de maïs et 5 ha de méteil pour 71 VL et 415 000 litres de lait produits en bio.
Faire évoluer son système pour une progression économique
« C'est d'abord mon coût alimentaire qui a bien diminué », se souvient Ludovic André. « Lorsque je me suis installé, on atteignait 86 €/1 000 l. On est aujourd'hui à 61 €/1 000 l. Les frais vétérinaires ont eux aussi fondu : 100 €/VL la première année contre 50 €/VL actuellement. On voit donc l'effet bénéfique du système herbager sur la santé du troupeau. »
Même chose chez Thomas Leclerc : « La marge brute s'est nettement améliorée. Elle est passée de 93 000 € en 2015-2016 à 134 000 € en 2017-2018. Certes, le lait est mieux valorisé par le passage en bio mais je n'avais livré que 6 mois de produit en bio lors du bilan donc l'impact de la conversion ne justifie pas à elle seule cette amélioration. D'autre part, la reproduction a elle aussi bien évolué : on est à 67 - 68 % de réussite en 1ère IA contre 40 à 45 % auparavant. »
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Accepter de produire moins
Après avoir converti son troupeau à la bio, Thomas constate une baisse de production de l'ordre de 2 200 litres/VL. « Avant, je distribuais du maïs quasiment à volonté avec environ 900 kg de correcteur azoté/VL/an. En 2017-2018, j'ai arrêté le correcteur azoté et j'ai plutôt distribué 400 kg de concentré de production que je produis sur l'exploitation. »
De son côté, Ludovic constate une évolution de son temps de travail : « On est sur des systèmes très saisonniers. Au printemps, on retrouve plus de souplesse lorsque les animaux sortent jusque fin juillet-début août. » Et Thomas confirme : « Si je n'avais pas modifié mon système, je ne serais certainement plus éleveur car je n'avais plus goût à travailler. »