Marché des broutards : le point de conjoncture de l’Institut de l’élevage
Fin décembre 2018, la brève ouverture du marché algérien pour les broutards français a fait bondir les expéditions d’animaux. « En décembre, les exportations de broutards ont rebondi de 11 % par rapport à 2017, grâce à la réouverture ponctuelle du marché algérien entre le 4 et le 31 décembre », explique Lina-May Ramony, chef de projet au Groupe économie du bétail à l’ Institut de l’élevage. « La demande italienne et espagnole s’est maintenue. »
Ceci dit, sur l’ensemble de l’année 2018, les exportations de broutards sont en baisse de 4 %, « faute de disponibilité ».
« D’après les douanes, les importations italiennes de broutards français – 78 % du total importé – auraient été maintenues alors que les envois depuis la France, toutes destinations confondues, se sont réduits. En Espagne, le marché a été fluide au premier semestre avant d’être impacté par la crise monétaire turque qui a démarré en août. Cette destination a ainsi absorbé 15 % des envois français sur 2018. Les achats depuis les pays tiers ont quant à eux progressé sur l’année de + 34 % /2017, avec 51 300 têtes et ils ont doublé pour l’Algérie. »
Un contexte qui entretient une fermeté des cours
« Du fait des stocks limités et de la demande ferme notamment à l’export, les cotations des mâles charolais U se sont maintenues début 2019 à leur haut niveau de 2018. Les animaux de 450 kg vif s’échangent à 2,55 €/kg vif en semaines 5, soit +5% /2018. Les cotations des Limousins et Croisés sont stables depuis près de 3 mois. Pour les mâles limousins E de 300 kg, les prix sont identiques à ceux de 2018 à 3,00 €/kg en semaine 5 », détaille l’Institut de l’élevage. « Face à une demande toujours dynamique en femelles, les cotations des Limousines E et des Charolaises U de 270 kg se maintiennent à de hauts niveaux, respectivement 2,79 € /kg et 2,66 € /kg en semaine 5, soit + 1 % et + 2 % /2018. »
Qu’en sera-t-il pour les prochains mois ? « Si les disponibilités en animaux ne progressent pas, on aura en 2019 à peu près le même état de marché qu’en 2018 ». Autrement dit, une disponibilité d’animaux trop juste pour satisfaire pleinement une demande « ferme ». Une demande à l’export qui reste néanmoins incertaine : « les marchés algérien et turc restent incertains en ce début d’année, du fait de l’économie turque qui peinent à se remettre de la crise et des barrières sanitaires contraignantes dans les deux pays. »
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