Selon un sondage réalisé sur Web-agri en fin d'année, 2020 est plutôt une piquette qu'un grand cru pour les lecteurs ! La crise de la Covid-19 a eu un impact sur leur activité, déjà fragilisée par les prix bas du lait et de la viande. Alors que de leurs côtés, les laiteries et surtout les grandes surfaces s'en sont très bien sorties. Et ils craignent que 2021 ne soit pas meilleure...
L'année 2021 prend place et espérons avec elle son lot de bonnes surprises ! En effet, pour la plupart des éleveurs, 2020 restera synonyme d'une mauvaise année, selon notre dernier sondage.
15Décembre
2020
Restaurants fermés et grippe aviaire2020-12-15
Double peine pour les éleveurs français de canards : à dix jours de Noël, il doivent non seulement écouler leurs foies gras et canettes n'ayant pu trouver le chemin des restaurants fermés pour cause de confinement, mais aussi circonscrire la grippe aviaire qui a déjà touché cinq exploitations.
1Décembre
2020
Mal-être des agriculteurs2020-12-01
L'étable, envahie par les toiles d'araignée, est vide. La faillite a entraîné le départ des vaches. « Depuis je ne vis pas, je survis », dit Matthieu Marcon qui raconte avoir voulu mourir, un soir où il n'avait pas assez de foin pour les nourrir.
1Décembre
2020
Suicide des agriculteurs2020-12-01
Le député (LREM) du Lot-et-Garonne, Olivier Damaisin, recommande de mieux coordonner localement l'accompagnement des agriculteurs en souffrance et de former davantage de citoyens « sentinelles » pour les orienter précocement vers des dispositifs de soutien, dans un rapport sur la prévention des suicides dans le monde agricole remis mardi au gouvernement.
Vu les prix très bas, les charges et les contraintes qui augmentent, le manque de soutien du gouvernement et des syndicats, les pressions croissantes des écolos bobos comme des vegans, la décapitalisation de l'élevage allaitant ni même son accélération ne surprennent les lecteurs de Web-agri.
7Mai
2020
Crise laitière post Covid-192020-05-07
« Un nuage de lait sur mon champs » : Sylvain Louis, éleveur dans les Ardennes (nord de la France) a répandu jeudi de la poudre de lait sur son exploitation, tout comme des dizaines d'autres éleveurs dans sept pays européens, pour manifester symboliquement contre la gestion de la crise laitière post Covid-19 par la Commission européenne.
Dans au moins huit pays européens, dont la France, des éleveurs membres de l'European Milk Board manifestent malgré les mesures de confinement pour dénoncer le recours européen au stockage privé pour faire face à la surproduction laitière. Ils réclament la « mise en place d'un programme de réduction de la production coordonné au niveau européen ».
Même avec le produit de la vente de son beurre de baratte, ses interminables journées de travail à la ferme et des heures supplémentaires comme serveur au restaurant du coin, Cyrille, éleveur laitier en Auvergne, n'arrive pas à vivre de ses 20 vaches. Tel est le thème du film documentaire de Rodolphe Marconi qui sort en salle ce mercredi.
Les lecteurs de Web-agri ont été très émus par le témoignage, publié la semaine dernière, d'une jeune éleveuse québécoise, qui a perdu pied peu à peu sous la pression du travail jusqu'à penser au suicide. Beaucoup la remercient d'avoir osé raconter cet épisode très douloureux de sa vie. Et si comme le propose Guillaume Hamel, on prenait tous le temps d'aller voir ses voisins agriculteurs en difficulté ?
« Enfin un article sur la réalité de l'élevage ! », se sont exclamés les lecteurs de Web-agri suite au témoignage de Guillaume Hamel, un éleveur confronté à de nombreuses difficultés depuis son installation. Ces derniers le remercient et le félicitent pour sa sincérité, reconnaissant qu'il « n'est pas toujours facile de parler de ses problèmes ». Pour certains, c'est aussi une bonne chose de montrer que « produire plus » mène parfois dans « un mur ».
L'agricultrice normande Anne-Cécile Suzanne publie une tribune pour alerter sur les difficultés de la filière viande bovine. Elle appelle notamment les bouchers à privilégier la viande française « pour sauver avec elle l'agriculture française ! »
Comment se sentir mieux et même bien dans son métier d'éleveur ? Une profession très prenante et dure physiquement pour une faible rémunération et un manque de considération, voire une certaine défiance, de la part de la société. Soucieuses de limiter le mal-être grandissant des producteurs, plusieurs organisations agricoles donnent des conseils pour "mieux travailler" à travers des formations et des livres, comme par exemple la MSA ou les Geda (groupes de développement agricole).
Dans un « contexte morose » de décapitalisation croissante du cheptel allaitant, faute de prix rémunérateurs, la Fédération nationale bovine veut travailler très rapidement sur l'organisation des producteurs et la contractualisation « en marche avant » dans l'espoir d'endiguer « le plan social annuel que connaît la production bovine française ».
D'après un sondage sur Web-agri, 40 % des éleveurs estiment que l'année 2019 a été mauvaise, voire catastrophique pour leur activité économique. D'ailleurs, pour une majorité, les investissements devraient être revus à la baisse en 2020.