L'indépendance protéique des élevages français est en danger à cause du projet de révision de la directive biocarburant qui pourrait réduire la part de colza implanté dans l'Hexagone et donc soumettre les éleveurs au marché du soja. (©Terre-net Média)
Terres Univia, l'interprofession des huiles et protéines végétales, tire la sonnette d'alarme quant à l'indépendance protéique des élevages. En effet, elle annonce : « La filière française du colza est en péril. En cause, le projet de révision de la directive biocarburant (RED II) de l'Union européenne qui risque de rayer d'un trait de plume la filière française de biodiesel, et ce alors même que ses avantages environnementaux sont clairement établis. Supprimer cette filière aurait de lourdes conséquences économiques et environnementales, notamment pour l'élevage. »
En plein essor depuis le développement du biodiesel et la promotion de l'autonomie en protéines végétales de l'élevage, la culture de colza couvrait 1,5 million d'hectares de l'Hexagone en 2017. Deux tiers de cette surface étaient d'ailleurs valorisés grâce au débouché biodiesel. De cette filière sont extraits les tourteaux pour l'alimentation animale. « Ils permettent de nous passer de l'importation de l'équivalent de 600 000 hectares de soja essentiellement OGM en provenance du continent américain dont la production est souvent accusée de participer à la déforestation en Amazonie », argumente l'interprofession.
Pour conclure, la remise en cause de la filière colza ne permettrait non seulement pas à la France de devenir indépendante en protéines végétales mais soumettrait également l'élevage français aux fournisseurs de tourteaux du continent américain.